La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a dénoncé une nouvelle fois, hier à Alger, «la fraude survenue lors des élections législatives du 10 mai 2012». Intervenant à la clôture des travaux du comité central du PT, Louisa Hanoune appelle le président de la République à prendre ses responsabilités. «Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a promis des élections transparentes. Maintenant, avec la confirmation de la fraude, il doit prendre des mesures pour sanctionner les responsables», indique-t-elle. Et d'ajouter : «Cette APN est dépourvue de toute légitimité. C'est une Assemblée croupion.» Le comité central du PT a principalement articulé ses travaux autour de «l'après-10 mai». Mme Hanoune regrette «la confiscation de sièges qui devaient revenir au PT». Pour elle, les dernières élections démontrent l'échec des réformes prônées par le président de la République. Le processus de déliquescence s'est enclenché, notamment, avec «l'arrivée à l'APN des barons de l'argent sale», déplore la porte-parole du PT. Dans la foulée, Mme Hanoune estime que «l'Union européenne attend maintenant d'exercer des pressions sur l'Algérie». «L'UE sait très bien que le scrutin est irrégulier. Elle maintient cette anomalie pour obliger, plus tard, les autorités algériennes à répondre à ses exigences», déclare-t-elle. Selon elle, «les Occidentaux veulent influer sur la future loi de finances complémentaire 2012». Par ailleurs, Louisa Hanoune analyse les crises qui secouent actuellement des formations politiques. «La division de partis ancrés dans la société, comme le FLN, le RND et le FFS représente un danger pour la démocratie politique», dit-t-elle. Sur un autre point, Mme Hanoune décline l'invitation faite au PT pour rejoindre le Front politique pour la sauvegarde de la démocratie (FPSD), créé par Abdallah Djaballah et 15 autres chefs de partis politiques. «Nous ne rejoindrons pas le FPSD, parce que ce n'est pas le moment de fonder des instances parallèles. Les puissances occidentales pourraient les manipuler pour tenter une révolution orange. Les contours de cette coalition ne sont pas clairs. En plus de cela, ces partis ont deux mois d'existence, alors que le PT a 22 ans de militantisme, qu'on s'apprête à fêter», indique-t-elle. Louisa Hanoune souligne que «le PT n'assumera aucune responsabilité au sein de l'APN, ni la vice-présidence, ni la présidence de commission».