Banqueroute financière, troubles sociaux incontrôlables, violence…Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) énumère les sérieuses menaces auxquelles fait face l'Algérie en raison de l'entêtement du système politique à se maintenir. Réuni vendredi dernier en session ordinaire, le secrétariat national du parti estime que «la persistance d'un système politique qui n'a d'autres perspectives que son maintien est le véritable nœud gordien de la crise». Pour la formation présidée par Mohcine Belabbas, le pays «est désormais aux prises avec des menaces multiples». Et la première de ces menaces est la «banqueroute financière et une totale perte de la souveraineté». «En ce 45e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le pays subit une crise financière aux sombres perspectives. En une trentaine d'années d'extraction effrénée des richesses naturelles, le régime algérien a réussi à aggraver la dépendance du pays tout en épuisant ses richesses naturelles», lit-on dans ce communiqué, en soulignant l'existence d'«incompétences graves dans les centres de décision». Le manque de ressources financières permettant l'achat de la paix sociale risque d'engendrer, selon le RCD, des troubles sociaux incontrôlables. «Ces troubles seront causés, d'une part, par le manque de ressources pour maintenir des transferts sociaux qui n'ont pour seule base matérielle que la rente pétrolière et gazière et, d'autre part, de la politique de répression contre les syndicats autonomes et l'intégration de l'UGTA, réduite à des chapelles bureaucratiques entretenues par la rente», ajoute-t-on dans le même communiqué. Dans la foulée, la direction du RCD dénonce la «domestication» de l'UGTA et l'absence d'une représentation forte et crédible du monde du travail qui est, lit-on dans le même communiqué, «une autre inquiétude». La troisième menace, selon le même communiqué, est la violence qui pourrait être la conséquence d'«une situation régionale explosive et les dérives régionalistes du régime algérien». «Les risques réels d'une intervention militaire en Libye avec des débordements inévitables sur l'Algérie doivent constituer une préoccupation majeure. La fragilité du tissu social, l'isolement du pouvoir qui ne tire plus de soutiens qu'à travers des allégeances extérieures conjuguées à des déséquilibres régionaux ouvrent la voie à des dérapages qui font peser des menaces y compris sur l'intégrité et l'unité du pays», analyse le secrétariat national du RCD. Selon le parti, la situation est encore plus grave, d'autant que «la collaboration des populations du sud du pays avec les services de sécurité n'est plus ce qu'elle était et ce qu'elle doit être à cause, précisément, de la politique de répression et du sentiment d'exclusion». Ce faisant, le RCD estime qu'il «n'est pas trop tard pour mobiliser les Algériennes et les Algériens afin d'imposer un autre cours aux événements». «Cela passe par l'ouverture d'une autre phase politique qui associe l'ensemble des forces vives du pays pour doter la nation d'institutions légitimes et crédibles», affirme encore le RCD.