Lors de la réunion de vendredi dernier, le RCD a évoqué la situation politique et économique que traverse l'Algérie. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) charge à nouveau le pouvoir et ses politiques socioéconomiques. Réuni vendredi dernier à Alger, le secrétariat national du parti se dit, en effet, «vivement préoccupé» par les signaux alarmants qui prédisent le pire pour le pays. «Le RCD exprime ses vives inquiétudes quant à la dégradation alarmante de tous les indicateurs sociaux et économiques du pays ainsi que du climat politique délétère instauré par l'autisme et la politique de la fuite en avant du clan Bouteflika-Toufik», explique ce parti dans un communiqué rendu public, hier. Selon le RCD, l'Algérie «subit des luttes d'arrière-garde, de reliquats d'un système qui, pour survivre encore, hypothèque la pérennité de l'Etat national». Cette situation est aggravée, ajoute-t-on, par «la vacance de pouvoir, en conséquence de l'impotence avérée du chef de l'Etat est plus que jamais porteuse de tous les dangers pour la nation». Le constat du secrétariat national du RCD est sans concessions. «Sur tous les plans, la détérioration est dénominateur commun», estime le parti de Mohcine Belabbas, dénonçant la remise en cause des libertés individuelles et collectives, les menaces qui pèsent sur les mouvements associatifs et syndicaux ainsi que la privatisation des médias publics. «Les manifestations sont interdites pendant que la jeunesse est marginalisée et la précarité gagne de larges segments de la société. Le travail et l'effort sont disqualifiés ; le revenu national est pompé par une minorité antinationale, rentière, préoccupée par la rapine, ses intérêts étroits et sa reproduction au détriment du devenir national», déplore encore le RCD. Sur le plan économique, la direction du RCD «estime que l'incurie de la gouvernance de Bouteflika n'est pas nouvelle». «En 2008, les officiels ont affirmé que la crise qui a secoué le système financier international ne touchera pas l'Algérie. Ils plaidaient l'effet positif de l'obsolescence de notre système bancaire algérien et lorgnaient déjà sur le niveau des réserves de change pour maintenir un statu quo qui ruine les bases matérielles de la nation algérienne», lit-on dans le même communiqué. Le parti revient également sur les récentes déclarations politiques du vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah. «Une intrusion déclarée de Gaïd Salah» «L'intrusion décalée de Gaïd Salah dans l'encensement des farces électorales du régime inquiète au plus haut point. Le RCD note que devant la partialité et l'abus qui ont marqué l'ensemble des processus électoraux depuis l'indépendance, l'état-major de l'ANP a plutôt fait preuve, officiellement, de retenue quant au degré de légitimité du pouvoir politique en place. Cela est conforme au rôle constitutionnellement dévolu à l'armée», précise-t-on dans le même communiqué. Ce faisant, le RCD rappelle «ses engagements responsables» pour la «défense du caractère républicain de l'Etat, l'alternative démocratique, la citoyenneté, la solidarité et la justice sociale». «Notre parti milite présentement pour l'organisation pacifique d'une transition démocratique comme alternative salvatrice à un système enkysté dans la démarche du pire», ajoute-t-on dans ce document, en appelant à une mobilisation des Algériennes et Algériens.