Une solution démocratique ou le chaos. Face au spectre de la dislocation qui la guette, l'Algérie n'a d'autre choix que d'emprunter la voix d'"un changement radical et pacifique d'un système qui a ruiné le potentiel de la nation". Pour ce faire, le pays ne doit surtout pas réessayer la recette de l'homme providentiel ni tomber dans le traquenard d'un reclassement clanique, mais réunir les conditions d'une compétition loyale qui passe par un consensus entre les différents acteurs politiques autour d'un smig démocratique. C'est là, en gros, le message délivré par le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui s'est réuni, vendredi, au siège national du parti pour analyser la situation du pays. "Le RCD milite pour un changement radical et pacifique d'un système qui a ruiné le potentiel de la nation, humilié le peuple algérien, déstabilisé le sous-continent nord-africain et isolé le pays sur la scène internationale. Le bilan ne souffre pas de demi-mesure. Ce sera un consensus pour un changement concerté et pacifique, ou le chaos. Dans cette phase historique critique, le RCD, fidèle à ses principes, est prêt à assumer ses responsabilités pour sauver l'Algérie", explique le parti de Mohcine Belabbas dans un communiqué. Plus concrètement, la solution aux problèmes multiples que vit le pays passe, selon le RCD, par la satisfaction de trois préalables : la dissolution de la police politique qui "doit être une réalité tangible" , la restitution du FLN à la mémoire collective et la mise en place d'une commission nationale permanente chargée de la gestion des élections et d'un observatoire national des élections. Le RCD ne verrait pas d'un mauvais œil l'ajout à ces préalables de "l'exigence de la publication d'un bulletin de santé du chef de l'Etat émanant d'un collège de médecins crédibles et indépendants". "Ces préalables doivent convenir à la majorité des Algériennes et des Algériens extérieurs aux fraudes électorales, héritées de la nuit coloniale, et par lesquelles, des clientèles, un instant marginalisées, préparent aujourd'hui encore leur candidature à la rente", explique le RCD. Et au parti de Mohcine Belabbas de vouer aux gémonies le leurre de "l'homme providentiel", mais aussi de s'opposer de toutes ses forces à un "reclassement du personnel politique du régime et de ses affidés qui se préparent dans l'opacité et les laboratoires du pouvoir au mépris de l'intérêt général et de la survie de la nation". L'allusion à d'anciens chefs de gouvernement qui fourbissent leurs armes en attendant de faire leur entrée en lice est on ne peut plus claire. La proposition du RCD ? Bâtir un consensus autour d'"un minimum républicain qui doit permettre d'assainir un climat politique où tous les acteurs, respectant les règles et principes démocratiques et rejetant la violence, doivent se concerter pour un nouveau départ". A. C. Nom Adresse email