Pour dénoncer l'état «calamiteux» dans lequel se trouve leur village, environ 700 habitants d'Immoula, relevant de la commune de Mcisna, à 65 km du chef-lieu de Béjaïa, ont procédé, dimanche, à la fermeture du siège de la daïra et de l'administration de l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) de Seddouk. Sur les murs des structures fermées, des banderoles ont été accrochées sur lesquelles on pouvait lire : «Non au mépris !» et «Non à l'isolement !» Visiblement consternés, les protestataires, disant avoir eu recours à cette fermeture à maintes reprises, expliquent que le maire de leur commune, Mcisna, a été destinataire d'innombrables requêtes dans lesquelles ils exprimaient leurs doléances. «Nous avions soulevé les mêmes préoccupations en 2010, puis en 2012 et l'on est en 2016 et aucune action n'a été entreprise par les autorités ! Nous avons déjà saisi le président de l'APC, qui a fait la sourde oreille, avant d'opter pour cette action», a déclaré Bouzid, habitant du village. Dans leur plateforme de revendications rendue publique, ils soulèvent, entre entres, la dégradation de l'état de l'école primaire du village qui, selon eux, menace ruine, et une polyclinique abandonnée et manquant de personnel. «La salle de soins a été mise en fonction en 1980. En 2010, elle a été érigée en polyclinique mais avec un médecin qui travaille un jour sur sept, un dentiste qui ne dispose pas des moyens les plus élémentaires, une radio et une ambulance inexistantes, un matériel rangé dans des cartons. On ne peut pas parler d'une polyclinique !» s'indigne Farid, père de famille. Et d'ajouter : «Pourquoi parcourir 20 km pour des soins, notamment en ces temps pluvieux, alors qu'une polyclinique se trouve juste à côté ?» Ils dénoncent aussi l'absence de caniveaux, ce qui cause un drainage des eaux pluviales en amont et en aval du village. Pour tenter de contenir la colère des protestataires, le directeur de l'EPSP de Seddouk, le chef de daïra et le DSP de Béjaïa ont tenté d'engager des pourparlers avec les représentants des villageois, en vain. «Ils n'arrêtent pas de nous promettre, mais rien de concret n'est perceptible, et c'est pour cela que nous exigeons la présence du wali sans laquelle notre protestation ne prendra pas fin», affirment les protestataires. De son côté, le DSP de Béjaïa s'est engagé à «prendre en charge les doléances immédiatement». Quant au manque de personnel, il ne peut être comblé, dit-il, sans le recrutement organisé par la Fonction publique.