Toutes les projections indiquent que la «guerre» pour accéder à la Maison-Blanche en janvier 2017 opposera le milliardaire républicain Donald Trump et l'ancienne chef du département d'Etat sous Barack Obama, la démocrate Hillary Clinton. Tous les deux sont sortis victorieux lors du précédent «Super Tuesday» (Super Mardi, ndlr) durant lequel chaque candidat avait remporté sept nouveaux Etats. Hillary Clinton, après avoir été bousculée par le «vieux papy socialiste» Bernie Sanders, très populaire chez les jeunes et les ouvriers, a repris son avantage en gagnant des Etats-clés, comme l'Alabama et la Géorgie. De son côté, Donald Trump, un temps qualifié par ses adversaires républicains de «baudruche vouée à se dégonfler», prouve, élection après élection, qu'il est le seul à sortir du lot et donc capable de gagner la primaire américaine côté républicain. Il a déjà remporté 316 délégués sur les 1237 nécessaires contre 226 pour son poursuivant direct, Ted Cruz, et 106 pour Marco Rubio. Concernant Hillary Clinton, elle a jusque-là remporté 1034 délégués contre 408 pour Bernie Sanders, sachant qu'il lui faudra obtenir 2383 délégués pour remporter la primaire, côté démocrates. Pour toutes ces raisons, le second «Super Tuesday» prévu le 15 mars sera décisif pour Hillary Clinton et Donald Trump. Si les deux candidats creusent à nouveau l'écart vis-à-vis de leurs adversaires directs, ils remporteront les primaires dans leurs partis respectifs et seront désignés comme candidats officiels pour l'élection présidentielle américaine qui aura lieu le 8 novembre prochain. Marco Rubio : «Je me battrai jusqu'au bout» Si la route semble devenir droite pour Mme Clinton, qui a pris beaucoup d'avance vis-à-vis de son adversaire Bernie Sanders, ce n'est pas encore le cas pour Donald Trump attendu au tournant par ses adversaires. Pour ces derniers, le 15 mars aura lieu l'ultime combat, celui de la dernière chance. Ce jour-là, deux Etats cruciaux seront en jeu. Il s'agit de la Floride, dont le sénateur Marco Rubio est natif, qu'il doit donc absolument gagner pour prétendre continuer la course s'il veut se poser comme une alternative au milliardaire Trump. L'autre Etat, c'est l'Ohio, d'où est issu le gouverneur John Kasich, qui n'a gagné aucun Etat pour l'instant. Loin de baisser les bras, Marc Rubio que le parti républicain préfère à Donald Trump, jugé extrémiste et conflictuel, a juré de se battre jusqu'au bout. «Je me battrai jusqu'au bout pour empêcher Trump de prendre en otage le parti de Lincoln et de Reagan», a-t-il déclaré sur CNN. Le Parti républicain reproche à Trump des positionnements politiques extrémistes et ses déclarations intempestives, comme celle qui consiste à interdire aux musulmans l'entrée aux Etats-Unis ou celle où il a évoqué l'édification d'un long mur entre son pays et le Mexique pour empêcher l'arrivée de migrants mexicains sur le sol américain. Néanmoins, même s'il dérange, Donald Trump reste seul en tête et possède de fortes chances de représenter les républicains à l'élection présidentielle de novembre prochain. Côté démocrates, les choses semblent un peu plus apaisées. Bernie Sanders, une fois qu'il aura perdu toutes les chances de se qualifier au dernier tour, se rangera derrière Hillary Clinton comme il l'a déjà annoncé. L'ancienne ministre des Affaires étrangères se dit déjà «prête pour engager le fer» contre le milliardaire new-yorkais. Selon un sondage réalisé au cours de la semaine dernière, dans l'hypothèse d'une confrontation entre Mme Clinton et M. Trump, la première l'emporterait avec 52% d'intentions de vote contre 44% pour Donald Trump. En revanche, l'ex-secrétaire d'Etat pourrait perdre si elle était opposée aux seconds couteaux républicains comme Marco Rubio ou Ted Cruz. D'où le souhait du Parti républicain de voir Trump perdre les primaires. Mais là, ce ne sont que des projections…Yacine Farah