Amar Saadani poursuit sa lente descente aux enfers. Désavoué par ses anciens relais à la présidence de la République qui veulent couper les liens avec cet encombrant allié, le patron du FLN ne cesse de recevoir des coups de la part de ses anciens mentors. Dernier en date : lundi passé, la Présidence a chargé l'ex-secrétaire général du vieux parti, Abdelaziz Belkhadem, d'être le porteur d'un message de condoléances du chef de l'Etat, président du parti, à Tahar Khaoua, ministre des Relations avec le Parlement et membre du comité central qui venait de perdre sa mère. Lors de l'enterrement, plusieurs «têtes» du FLN se sont consultés sur le cas Saadani, en une réunion informelle, dont les vice-présidents de l'APN, Djamel Bouras, Houd Madani (doyen des sénateurs et membre du comité central), Bahaa Eddine Tliba, Benrabah Zebbar, Saïd Lakhdari (mouhafedh de Tizi Ouzou), ainsi que Abdelhamid Si Afif, Goubi Adam, Bouchareb Mouad et d'autres membres du comité central et, surtout, Zine Hachichi, fidèle des fidèles de Saadani. Le patron du FLN, démenti cette semaine par Khaoua et Sellal sur l'imminence d'un remaniement gouvernemental et qui a perdu tous ses proches au tiers présidentiel du Sénat, semble sur une pente raide. «Maintenant que le Président n'a plus besoin de lui, il va le noyer petit à petit, insiste un proche de Zéralda. Il a osé menacer Bouteflika au cas où Ouyahia serait Premier ministre, par la voix de Bouguettaya. C'est inacceptable !» A rappeler il y a quelques semaines, la même source s'emportait en énumérant les «bourdes» de Saadani : «Son opposition surprenante à l'article 51, ses paroles indignes d'un chef de parti majoritaire contre Ouyahia en lui promettant qu'il va ‘‘s'occuper de lui'' après le vote de la Constitution, ses ambitions présidentiables qu'il ne cache plus en cercle restreint avec ses amis de la ‘‘chkara'' du parti.» Ça fait un peu trop pour le secrétaire général du FLN.