La production nationale de gaz risque de sensiblement augmenter au cours des prochaines années, contrairement à la production de pétrole. Selon les données de l'Administration américaine de l'information en énergie (EIA), dépendant du département américain de l'Energie, la production algérienne de gaz a d'ores et déjà commencé à augmenter. Elle a d'ailleurs inscrit une hausse de 4% entre 2013 et 2014 pour atteindre 6,6 trillions de pieds cubes (tcf), ce qui reflète le retour à la production au niveau du complexe de Tiguentourine. Une évolution appréciable mais qui, note l'EIA, ne permet pas encore de remédier au déclin de la production de gaz après le record de production inscrit en 2008 à 7,1 tcf. Il n'en demeure pas moins que la tendance à la hausse de la production de gaz risque de se poursuivre au cours des prochaines années avec la mise en service de nombreux projets dans l'amont gazier et qui ont pris du retard, explique l'EIA, en raison de «problèmes techniques, de la difficulté d'attirer des investisseurs, ainsi que des délais» pour l'obtention des autorisations nécessaires auprès des agences de régulation. Le département américain de l'Energie explique aussi que l'Algérie est en passe de développer de nombreux projets dans le bassin gazier du Sud-Ouest, qui pourraient permettre de contrecarrer le déclin de la production et la hausse continue de la consommation interne de gaz. Il faut dire que le bassin de Hassi R'mel assure à lui seul les 3/5es de la production nationale de gaz naturel. C'est dans ce sens qu'au-delà du projet In Salah Gas, développé en partenariat entre Sonatrach, PB et Statoil, et qui est entré en production il y a quelques semaines, de nombreux projets devraient être lancés durant les prochains mois, à l'image de celui de Reggane Nord et Timimoun, dans une première phase, et ceux d'Ahnet, Hassi Bahamou et Hassi Mouina, dans une seconde. Des projets qui permettront, selon le département américain de l'Energie, d'augmenter la production d'au moins un tcf dès 2018. Mais, explique encore l'EIA, le développement du potentiel gazier du Sud- Ouest dépendra aussi de l'attractivité du domaine minier algérien pour inciter l'arrivée de nouveaux investisseurs, la réalisation de nouvelles infrastructures et la mise à niveau de celle existante. Sur le front du pétrole, les réalisations ne sont pas aussi encourageantes. L'EIA estime la production nationale de liquides (pétrole brut, condensats, GPL et produits raffinés) à 1,7 million de barils/jour. Elle notera d'ailleurs une baisse de la production de pétrole brut en 2015 à seulement 1,1 million de barils/jour, bien en deçà du quota OPEP. Le département américain de l'Energie estime qu'au-delà de petits projets de développement, aucun projet majeur n'est susceptible de compenser le déclin naturel des champs matures pour le moment. Il explique aussi que ce sont les techniques de récupération qui ont permis de maintenir jusque-là un certain niveau de production sur les champs matures. Ce qui laisse à penser que la production de pétrole risque de décliner à court et moyen termes. Mais au-delà du déclin attendu de la production, les exportations algériennes se portent mal. En plus de la croissance exponentielle de la consommation de gaz qui grève les capacités d'exportation existantes, l'EIA met le doigt sur l'impact du développement des pétroles de schiste aux Etats-Unis, sur les ventes de pétrole léger algérien vers ce pays d'Amérique du Nord. En 2015, les Etats-Unis ont importé 31 000 barils/jour de pétrole d'Algérie, un niveau d'achat largement inférieur aux 443 000 barils/jour atteint en 2008. Ainsi, et depuis la révolution des schistes, l'Algérie voit se refermer l'un de ses plus gros marchés auquel elle n'a pu au final exporter que 108 000 barils/jour de produits raffinés de janvier à novembre 2015.