Cette augmentation proviendra de l'entrée en production de plusieurs champs gaziers dans le sud-ouest du pays. L'Algérie devrait enregistrer à partir de 2018 une hausse de sa production gazière, après des années de stagnation, grâce à l'entrée en production de plusieurs champs gaziers au sud-ouest du pays, prévoit l'Agence américaine d'information en énergie (AIE). Dans son rapport, publié le 11 mars dernier, cette agence relevant du département américain de l'Energie, anticipe une augmentation de l'offre en gaz algérien d'un trillion de pieds cubes (tcf) ou plus à partir de 2018. Selon l'AIE, la production de gaz avait progressé à 6,6 tcf en 2014, en hausse de 4% par rapport à 2013. La progression a été enregistrée après une série de baisses qui ont suivi le pic de 7,1 tcf atteint en 2008 et reflète aussi le retour à la production des trains du complexe de Tiguentourine d'In-Amenas. L'AIE souligne dans son rapport que les projets gaziers du sud-ouest du pays qui inclut, entre autres, ceux de Reggane-nord et Timimoun sont d'une importance capitale du fait qu'ils vont aider l'Algérie à honorer ses engagements d'exportation à l'international et à satisfaire une demande locale sans cesse croissante. "Le projet Reggane-nord Repsol devrait atteindre un pic de production de 155 milliards de pieds cubes, celui de Timimoun 64 milliards de pieds cubes par an et le projet Touat devrait atteindre un pic de production de 155 milliards de pieds cubes par an", indique l'agence américaine. Le potentiel gazier de l'Algérie reste important en dépit du recul de la production dû au report de quelques projets, relève cependant cette agence chargée de fournir des données et des prévisions mondiales à l'administration américaine dans le domaine de l'énergie. L'Algérie détient la 11e place mondiale en termes de réserves de gaz naturel conventionnel et occupe aussi le 3e rang mondial en termes des réserves de gaz de schiste techniquement récupérables. L'agence américaine estime que l'Algérie détient 707 billions de pieds cubes et 5,7 milliards de barils de ressources en gaz de schiste et de pétrole techniquement récupérables. "Pour développer ces ressources, l'Algérie devra faire face à de nombreux obstacles", estime l'agence, citant, entre autres, le manque d'infrastructures et d'accessibilité aux sites, la disponibilité de l'eau, le manque de routes et de pipelines pour déplacer des matériaux. Citant les dernières estimations de Oil & Gas Journal publié en janvier 2016, l'Algérie détiendrait environ 12,2 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole brut. "Les plus grands champs pétrolifères de l'Algérie sont matures", indique l'agence américaine, ajoutant que l'amélioration des techniques de récupération du pétrole a pu préserver le rythme soutenu de production dans les anciens champs. "Mais cette tendance commence lentement à s'inverser", relève l'agence, prévoyant une diminution progressive de la production de pétrole brut de l'Algérie à court et moyen terme. L'AIE évoque la mise en production de "petits projets" à Timimoun, ainsi que la production supplémentaire des champs existants (Gassi Touil-Rhourde Nouss et Hassi-Messaoud), mais ces productions ne compenseront pas le déclin naturel à des anciens puits. En 2015, l'Algérie a exporté environ 540 000 barils par jour de pétrole brut, y compris les condensats. La plupart des exportations de pétrole brut de l'Algérie sont envoyées en Europe (76%), le reste envoyé vers les Amériques (17%), l'Asie et l'Océanie (7%). Les exportations algériennes de pétrole brut aux Etats-Unis ont considérablement diminué. Les Etats-Unis ont importé 31 000 barils par jour de pétrole brut en provenance d'Algérie en 2015 contre 443 000 barils par jour en 2007. Cependant, les exportations de l'Algérie en produits raffinés vers les Etats-Unis sont restées à un niveau appréciable en s'établissant à 108 000 barils/jour de janvier à novembre 2015. L'AIE est revenue également sur "l'intérêt limité des investisseurs pour entreprendre de nouveaux projets de pétrole et de gaz naturel", évoquant le manque d'incitations fiscales. Meziane Rabhi