Six enfants de chouhada ont observé, avant-hier, un sit-in de protestation devant la porte d'entrée principale du cimetière des chouhada, implanté dans la ville d'El Mahmel (9 kilomètres à l'est de la ville de Khenchela), commune considérée comme le fief des «Nememchas» de la wilaya. Une protestation, suivie d'une grève de la faim illimitée, par laquelle les concernés réclament ce qu'ils estiment être leur droit au logement, à des lots de terrain et aux mêmes avantages et privilèges que les «autres». L'un d'entre eux a déclaré : «Nous aussi, nous avons le droit à notre part dans notre ville.» Des citoyens ont été surpris et intrigués de voir une protestation de ce genre «dans un endroit de recueillement qui mérite le respect, surtout que ces protestataires - enfants de chouhada (plus d'une cinquantaine)-, ont déjà bénéficié par le passé, et à plusieurs reprises, de lots de terrain et de logements sociaux, et même de terres agricoles qu'ils ont d'ailleurs vendues», affirme un ex-élu de l'APC rencontré à Mahmel. Certains sages de la ville pensent que «ces pratiques sont le résultat d'''une concurrence''illégale sur le pillage du foncier de l'Etat, ce qui fait planer sur la commune un risque d'explosion sociale à tout moment» ! Pour rappel, il y a presque trois mois, en toute impunité, au vu et au su de tout le monde, ce groupe «d'enfants de chouhada» avait squatté d'autorité un terrain foncier, propriété de la commune, à la sortie de la ville, à proximité du stade municipal, en y installant une tente faisant office de baraque de chantier et en y entamant la construction de maisons ! Accourus sur les lieux, élus et fonctionnaires de police, assistèrent impuissants à ce coup de force, présence visiblement non dissuasive, puisque les «constructeurs illicites» poursuivirent les travaux, imperturbables, comme si de rien n'était. Ces derniers avaient refusé d'arrêter leurs constructions illicites, défiant publiquement les autorités présentes sur les lieux, et allant jusqu'à déclarer, sans honte bue, qu'eux-aussi avaient le droit de bénéficier de terrains à bâtir à l'image «des élus locaux qui se servent jour et nuit en terrains de toutes sortes et accaparent des biens de l'Etat en toute impunité sans qu'aucune autorité viennent les en empêcher». Des citoyens rencontrés sur les lieux reconnaissaient que «cette action illégale venait en réponse au pillage systématique du foncier et des biens de l'Etat par nombre d'élus locaux et des privilégiés» et en appelaient au wali «afin qu'il intervienne pour mettre fin à cette prédation à grande échelle et en ouvrant une enquête sur tous ces détournements du foncier par les élus locaux et leurs proches, plus particulièrement pendant les deux mandats successifs de l'actuel président d'APC de Mahmel, où le pillage du foncier a touché tous les surfaces destinées à l'extension urbaine dans la ville».