L'échec du quatrième appel d'offres pour les opportunités de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures et la chute des recettes du groupe Sonatrach poussent-ils le groupe à contourner la lourdeur de la procédure réglementaire pour se tourner systématiquement vers le gré à gré ? L'option serait en tout cas privilégiée et en voie d'être généralisée par Sonatrach dans ses contacts en cours avec ses partenaires, selon l'agence de presse Reuters, qui précise que pas moins de 20 champs gaziers et pétroliers seraient au centre de négociations avec l'italien ENI notamment. L'agence, qui cite des sources anonymes au sein du ministère de l'Energie, ajoute que les contrats en question concernent des champs de pétrole et de gaz au centre et au sud du pays, dont Ouargla, Adrar et Illizi, près de la frontière libyenne. Dans le cadre de la campagne enclenchée par Sonatrach en vue de conclure de nouveaux contrats en dehors de la procédure de l'appel d'offres, selon l'agence de presse, le PDG du groupe, Amine Mazouzi, se rendra en Chine à la fin du mois pour des réunions avec les compagnies pétrolières chinoises Sinopec et CNPC, déjà en activité en Algérie. Malgré l'attractivité du domaine minier algérien, la chute des cours du pétrole contribue à faire reculer les investissements des compagnies étrangères, qui sont découragées par ailleurs par la lourdeur des procédures, la bureaucratie et autres problèmes, ainsi que par le système bancaire archaïque, estiment les sources citées par Reuters. Il est à rappeler que l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) avait annoncé, par la voix de Sid Ali Betata, président du comité de direction, en octobre 2014, la préparation du cinquième appel d'offres pour les opportunités de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures. Une annonce qui n'a été suivie d'aucune action tangible au vu des maigres résultats obtenus via le précédent appel d'offres et l'enchaînement des mauvaises nouvelles sur le front du pétrole, qui a perdu depuis juin 2014 plus de la moitié de sa valeur. Alnaft, qui a signé seulement quatre contrats de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures avec trois groupements internationaux, a qualifié les résultats du quatrième appel d'offres d'«à peine acceptables». M. Betata reconnaissait que «les leçons ont été tirées» et qu'elles vont «peser dans les consultations avec les compagnies partenaires pour le lancement du prochain appel d'offres».Des négociations qui n'ont donné, de toute évidence, aucun résultat tangible, poussant Sonatrach à chercher des chemins plus courts en vue d'arriver à conclure de nouveaux contrats d'exploration qui rehaussent l'attractivité du pays et permettent d'ouvrir de nouvelles perspectives financières dans la conjoncture morose actuelle.