Le président du comité de direction d'Alnaft, Sid Ali Betata, a annoncé hier que l'Algérie envisage de développer en partenariat des réserves de pétrole et de gaz non conventionnel, qu'elle compte mettre à la concurrence internationale dans le cadre du quatrième appel d'offres pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures. Selon ce responsable, l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures a mis en place une "Task-force", chargée d'identifier les périmètres à offrir à la concurrence pour ce quatrième appel d'offres. "La Task-force a examiné et sélectionné des périmètres de réserves Tight qui pourraient faire objet d'un projet de développement, en vue d'une cession dans le cadre de cet appel à la concurrence", a précisé M. Betata mais sans en avancer le nombre. Le gaz et le pétrole Tight sont des hydrocarbures non conventionnels, piégés dans des couches de roches réservoirs, très peu poreuses et très peu perméables, dont l'extraction nécessite l'utilisation de la fracturation hydraulique. Alnaft a également sélectionné pour ce quatrième appel d'offres des périmètres de recherches sur lesquels opèrent déjà le groupe Sonatrach, a-t-il ajouté. Selon Sid Ali Betata, la "Task-force" s'attelle à préparer le contrat modèle et les cahiers des charges relatifs à l'attribution de ces périmètres, en tenant compte des amendements apportés par la nouvelle loi sur les hydrocarbures. "Les travaux de cette Task-force en la matière sont bien avancés", a affirmé M. Betata en réponse à une question sur les préparatifs du quatrième appel d'offres, dont le lancement serait retardé en raison des difficultés rencontrées par Alnaft dans l'élaboration des textes d'application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, notamment ceux relatifs à l'exploitation du gaz de schiste. "Parmi les nouveaux textes, il y a ceux qui sont liés à l'introduction des hydrocarbures non conventionnels qui est, certes, une notion nouvelle dans la loi mais qui ne présente pas de difficultés particulières", a-t-il assuré. En termes de méthodologie et de procédures, a-t-il poursuivi, l'élaboration des textes relatifs aux hydrocarbures non conventionnels se fait de la même manière que l'ont été les autres textes. "Nous sommes bien avancés dans leur élaboration et les deux processus progressent en parallèle", a-t-il affirmé. Une trentaine de textes d'application sont en cours d'élaboration par l'agence. Leur promulgation rendra effective l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. M. Betata a précisé au sujet du contenu des réunions qu'avait tenus Alnaft avec les compagnies pétrolières étrangères, que ces rencontres ont constitué une excellente opportunité pour recueillir les avis de ces groupes sur leurs perceptions de l'attractivité du domaine minier à la lumière des nouvelles dispositions de la loi sur les hydrocarbures, et que d'une façon générale, les compagnies ont salué les amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures. Selon le même responsable, la majorité de ces compagnies ont exprimé leur satisfaction quant à la possibilité d'extension de la période de recherche et ont également apprécié le changement opéré dans la détermination du taux de la taxe sur le revenu pétrolier (TRP) qui sera désormais calculée en fonction de la rentabilité du projet au lieu du chiffre d'affaires. "Toutes les mesures incitatives pour les hydrocarbures non conventionnels, les gisements à géologie complexe et les zones éloignées ont été appréciées. Cependant, deux ou trois compagnies auraient souhaité davantage de facilitations et d'incitations pour les hydrocarbures non conventionnels", a-t-il encore ajouté. A travers ces rencontres d'écoute avec les différentes compagnies pétrolières "il est apparu clairement que la stratégie opérationnelle diffère sensiblement d'une compagnie à une autre. Certaines privilégient la recherche et l'exploitation des hydrocarbures, alors que d'autres compagnies souhaiteraient se lancer dans l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels", a-t-il indiqué.La volonté d'investir dans l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels a été exprimée particulièrement par les compagnies détenant une expérience et un savoir-faire en la matière. Quelques compagnies ont manifesté leur intérêt pour la réalisation des travaux de prospection, encouragées essentiellement par la nouvelle disposition légale accordant un droit de préférence à certaines conditions, lors de la soumission des offres dans le cadre d'un appel à la concurrence. Depuis la promulgation de la loi 05-07, amendée en 2006 et en 2013, l'Algérie a lancé trois appels d'offres pour l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures qui se sont soldés par de maigres résultats. Le premier appel d'offre lancé en 2008 a débouché sur l'octroi de quatre blocs, le second organisé en 2009 s'est soldé par l'attribution de trois blocs et seulement deux blocs attribués pour le dernier, lancé en 2011.