Un nouveau plan de relance du secteur du cinéma en Algérie va être étudié prochainement par le gouvernement. «Un comité constitué de professionnels a analysé le secteur du cinéma pour l'organiser. Après un large diagnostic, un document a été élaboré, qui a été ensuite révisé et enrichi par de nouvelles idées. Tous les textes relatifs au cinéma seront réétudiés. Le but est de libérer le secteur de toutes les complications qui freinent son développement, d'encourager l'investissement privé et de professionnaliser davantage le secteur. La relance de l'investissement cinématographique est pour nous une priorité», a déclaré, dimanche à Mostaganem, Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, en marge de l'ouverture des 3es Journées du court métrage et du documentaire (qui se déroulent jusqu'au 31 mars 2016). Le ministre n'a pas écarté la révision de la loi sur le cinéma, critiquée lors de son adoption en 2010. «Le document sera discuté lors d'un Conseil interministériel pour sortir avec une nouvelle vision et débarrasser le cinéma de la crise. Nos films décrochent des prix à l'étranger, mais le septième art connaît une situation difficile. Le démarrage du cinéma commence avec de nouveaux textes», a-t-il ajouté. Azzeddine Mihoubi a annoncé également la restructuration des établissements publics qui interviennent dans le domaine du cinéma «pour s'adapter aux mutations économiques et techniques». «L'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) ne va plus s'occuper de cinéma. Son rôle sera promotionnel, notamment pour les films algériens. Le Centre algérien du développement du cinéma (CADC) aura la charge de la production et les autres missions», a-t-il appuyé. Il n'a pas écarté le projet — évoqué par le presse ces dernières semaines — de fusion entre Le Centre national du cinéma et de l'audiovisuel (CNCA) et la Cinémathèque algérienne. «Mais, la Cinémathèque gardera toutes ses missions. Idem pour le CNCA. Il est possible qu'on aille vers la création d'un grand établissement. Nous voulons limiter les interférences entre les structures chargées du cinéma en réduisant le nombre des établissements publics. Notre objectif est d'arriver à réaliser plus d'efficacité dans la concrétisation des projets», a-t-il noté. Il a estimé que peu de salles de cinéma sont dotées d'équipements modernes leur permettant d'assurer des projections selon les normes mondialement adaptées. «Aussi sommes-nous en discussion actuellement avec des entreprises européennes pour construire des partenariats avec elles en vue de gérer les salles de cinéma ou de les réhabiliter. Il est possible qu'une grande salle soit divisée en deux ou trois salles plus petites. L'idée est d'avoir des multiplex à terme», a indiqué le ministre. Selon lui, les investisseurs étrangers ont visité des salles à Sétif, Constantine et Alger. «Avec eux, les discussions sont avancées. Ils nous ont posé certaines conditions opérationnelles. Les investisseurs veulent être rassurés sur leurs éventuels bénéfices. Ils savent parfaitement qu'un marché existe chez nous. Les festivals de cinéma réussissent en Algérie autant que les films algériens à l'international. Cela renforce la thèse de la réussite de l'expérience que nous voulons mener avec les étrangers. Nous avons une nouvelle génération qui s'intéresse à la production du cinéma et à tous ses métiers. D'où la nécessité de mettre en pratique la nouvelle politique sur le cinéma», a souligné Azzeddine Mihoubi évoquant la nécessité de construire de nouvelles salles de cinéma, des laboratoires de post-production et des studios en Algérie. Il a parlé de la numérisation de quatorze films algériens à l'appui de techniques récentes. Il s'agit, selon lui, d'anciens longs métrages connus du public qui seront bientôt présentés aux amateurs de cinéma. Il a rendu un hommage à la famille Chouikh «qui a beaucoup donné au cinéma algérien». Dans la matinée de dimanche, le ministre a assisté dans la région de Mostaganem au premier tour de manivelle du premier long métrage de Yasmine Chouikh, Jusqu'à la fin des temps.