Dans un entretien publié dimanche par The New York Times, le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump détaille, pour la première fois, sa politique étrangère s'il était élu à la Maison-Blanche. Contre toute attente — et contrairement à Hillary Clinton qui ne cache pas son goût prononcé pour l'action —, il plaide pour une Amérique moins interventionniste. Le credo du programme du fantasque candidat à l'investiture républicaine est «l'Amérique d'abord». Comme il est aisé de le remarquer, les idées de Donald Trump vont à l'encontre de la doxa républicaine, plutôt interventionniste. Cela d'ailleurs a poussé récemment 118 experts de son propre camp à signer un manifeste intitulé «Tout sauf Trump». Quid d'abord de sa politique proche-orientale ? Donald Trump assure d'emblée qu'il pourrait cesser d'acheter du pétrole à des pays comme l'Arabie Saoudite si ceux-ci ne s'engagent pas plus activement avec des troupes au sol contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI) ou s'ils ne «remboursaient» pas Washington pour son rôle dans la lutte contre l'EI. Lors de sa campagne, Donald Trump s'est aussi distingué par un discours très antimusulman. Il a même appelé à interdire l'entrée aux Etats-Unis de tous les musulmans. S'agissant du conflit israélo-palestinien, le candidat à l'investiture républicaine s'est dit, en revanche, en faveur d'une solution à deux Etats, alors qu'il avait dit plus tôt qu'il voulait bloquer toute résolution sur le sujet aux Nations unies. De quoi se mettre à dos le puissant lobby sioniste aux Etats-Unis. «Le monde meilleur avec El Gueddafi» Sur le dossier syrien, Donald Trump surprend encore. Il a ainsi pris du plaisir à critiquer la politique «folle et idiote» de Barack Obama qui œuvre pour une transition politique négociée avec le régime du président Bachar Al Assad tout en conduisant une coalition militaire contre Daech. «Je pense qu'on ne peut pas lutter en même temps contre deux parties qui se combattent (...), il faut choisir l'une ou l'autre», a déclaré Donald Trump. A la place d'Obama, aurait-il soutenu le régime syrien ? Pas de doute là-dessus. Il a même soutenu, dimanche sur un plateau de CNN, que «le monde aurait été meilleur si Saddam Hussein et Mouammar El Gueddafi avaient été encore au pouvoir». Le milliardaire s'est également prononcé sur la Corée du Nord, jugeant acceptable une situation dans laquelle le Japon disposerait de son propre arsenal nucléaire face à Pyongyang. Il a menacé de retirer les troupes américaines en Corée du Sud et au Japon si les deux pays asiatiques n'augmentaient pas leur contribution au budget pour le déploiement de ces militaires. Dans l'entretien, Donald Trump a aussi réitéré ses critiques contre l'ONU ou l'OTAN, qu'il juge trop généreusement financés par les Etats-Unis.