Le conflit qui oppose depuis plus d'une année la coordination syndicale des agents de la Protection civile de Béjaïa à la direction subsiste encore. Le syndicat revient à la charge en menaçant cette fois-ci de s'engager dans un mouvement de protestation illimité après le mois de Ramadhan. A l'origine de cette situation, l'attribution de 32 logements de fonction que l'on continue de contester et pour laquelle s'est concentré l'essentiel des actions de rue qu'a eues à tenir la coordination. Aujourd'hui, le dialogue entre les deux parties semble être une tâche compliquée avec l'élection à la tête du syndicat d'un nouveau secrétaire général. Un membre du conseil national, que l'administration ne reconnaît pas au motif de sa suspension par le secrétaire général du Syndicat national des agents de la Protection civile (SNAPC - UGTA). Un élément qui tend à noyer les revendications socioprofessionnelles soulevées. Le nouveau secrétaire général, Ali Redjradj, défend sa légitimité du fait de son élection en mai dernier, en se prévalant d'un PV d'installation signé par l'union de wilaya de l'UGTA. Cela n'a pas empêché la direction de la Protection civile (DPC) de s'en remettre à la justice en demandant l'annulation du vote et la dissolution du bureau de la coordination. Des actions qui font suite à celles introduites plus tôt contre les protestations programmées en juillet dernier et considérées illégales pour « non légitimité » du secrétaire général. Dans cet échange d'arguments et de contre-arguments, la coordination syndicale n'exclut pas d'actionner la justice contre la DPC pour « violation des accords déjà conclus » dont surtout ceux relatifs aux logements. Selon le directeur de la Protection civile de Béjaïa, Nouredine Charyar, le jugement de la justice qui devra statuer le 16 octobre ne manquera pas de déclencher des décisions administratives. « Nous avons préféré le (M. Redjradj, ndlr) laisser en place en attendant la décision de justice », nous dit-il en expliquant avoir exécuté I'instruction de la direction générale concernant l'attribution des 32 logements destinés aux postes de « nécessité absolue de service et d'utilité de service ». A la DPC, la présence du syndicat dans la commission d'attribution des logements est considérée tout juste « honorifique » et les accords conclus non définitifs, puisque étant soumis à l'avis de la DG qui ne perd pas de vue, de son côté, l'argument de « l'illégitimité » du SG du syndicat. Pour celui-ci, il y a nécessité d'installer une commission d'enquête sur la gestion de la DPC qu'il accuse de plusieurs griefs : « Parc roulant bloqué », « administration verrouillée », « argent de la formation non versé au compte de l'école nationale »... Autant de points que M. Charyar réfute en soulignant, entre autres, l'inexistence de budget destiné à la formation et en se targuant d'ouvrir chaque lundi son bureau aux agents. Ce conflit intervient sur fond de grands chantiers que s'apprête à connaître ce corps paramilitaire dont celui, sensible, du statut particulier. Le syndicat demande déjà une conférence nationale avant l'élaboration de l'avant-projet de ce statut.