Le syndicat des agents de la Protection civile de Béjaïa, affilié à l'UGTA, se prépare à entamer un mouvement de protestation pour porter à la rue des exigences qui viennent de s'allonger avec une récente revendication relative à une attribution contestée de logements de fonction. Le principe d'une grève et d'un sit-in à tenir devant le siège de la direction à la cité Tobbal étant acquis, son exécution attend que passe le référendum du 29 septembre. « S'il n'y a pas d'application stricte des promesses tenues face à nos revendications d'ici le 3 octobre, les agents seront appelés à la protestation », menace le syndicat. A l'origine, un quota de 32 logements qui ont été attribués, le 7 août dernier, par le ministère de l'Intérieur au corps de la Protection civile dans différentes localités de la wilaya (Kherrata, Tichy, Amizour, Sidi Aïch, Adekar et Akbou). « Pour une fois qu'on reçoit de l'Etat un important quota, le directeur l'a attribué aux officiers sans consulter le partenaire social », accuse Abdelhamid Felkaï, secrétaire général de la section syndicale, lors d'un point de presse tenu au siège de l'unité de la Protection civile à Béjaïa. « Parmi les officiers prétendants, il y a ceux qui ont déjà bénéficié de logements alors qu'il y a parmi les agents d'intervention des nécessiteux », ajoute-t-il. En reconnaissant que les officiers aussi comptent parmi eux des demandeurs de logements, l'orateur prend toutefois la défense des agents d'intervention, du simple sapeur-pompier à l'adjudant. « C'est pourtant nous qui sommes intervenus à Bab El Oued et Boumerdès ». Plus de 200 demandes de logements sociaux auraient été formulées au sein de l'effectif des sapeurs-pompiers dans la wilaya. « Un pompier a fini par devenir malade mental, un autre est sinistré du fait du tremblement de terre, etc. », témoigne le conférencier en guise d'illustration « des conditions de vie » des pompiers. « Quand bien même cette décision est de la direction générale de la protection civile (DGPC), elle a lésé les agents d'intervention », déclare-t-il en contestant la décision de la direction qui aurait soutenu que le quota revient exclusivement à l'encadrement. La rareté des quotas destinés à la Protection civile à Béjaïa a fait que la demande s'accumule et la tension monte d'un cran. Une pression que le maigre quota de ... quatre logements participatifs attribués en 2002, le dernier en date, ne pouvait atténuer. Les pompiers, qui ont tenu une assemblée générale le 19 septembre, exigent l'annulation de la liste des prétendants aux 32 logements, l'installation d'une commission ad hoc pour l'étude des dossiers et une réunion avec la direction. Entre-temps, leur directeur vient de saisir le DGPC pour l'ajournement de l'opération au motif de « désistements » et autres résultats « d'investigation » sur les prébénéficiaires. La demande ne satisfait pas pour autant le syndicat qui tient à « l'annulation de la liste ». On promet de revenir à la charge « après le vote » pour soulever le reste des revendications socioprofessionnelles. Celles-ci soulignent essentiellement « le manque flagrant en matériel d'intervention et d'équipements individuels (gants de protection, casques...), la vétusté des véhicules en service, la mauvaise répartition des effectifs,.... ». Pour les syndicalistes, la Protection civile à Béjaïa émet un besoin important en moyens humains et matériels, d'autant qu'elle a affaire à 14 risques majeurs pouvant venir de l'aérodrome, des plages, des forêts, des routes, du rail. Un effectif qui ne répond pas aux normes de 80 agents par unité principale et de 1 pompier par 1000 habitants.