Entre la contestation légitime des uns et le refus du dialogue des autres, la tension monte. Les communes ont débrayé. Les travailleurs de l'Opgi ont réédité la grève cyclique de deux jours par semaine. Les pompiers se sont rassemblés, hier, devant leur direction. Les commerçants entament leur grève aujourd'hui. Voilà la situation qui caractérise le front social à Béjaïa, en cette fin de juin. Un climat délétère qui n'augure rien de bon. Entre la contestation légitime des uns et le refus du dialogue des autres, la tension monte. Les syndicats ne lâchent pas prise devant le silence des responsables concernés. La journée d'hier a été marquée à Béjaïa par deux mouvements de protestation, tout deux axés sur la revendication d'ouverture de dialogue. A en croire les syndicalistes, les négociations font incontestablement défaut sur le front social de Béjaïa. Les travailleurs de l'Opgi sont revenus à la charge en reconduisant leur mouvement de grève cyclique motivé par des revendications socioprofessionnelles. Pour la troisième fois, le syndicat paralyse le secteur et à ce rythme, on s'achemine droit vers une grève illimitée. C'est la menace proférée par les organisateurs du mouvement. Les agents de la Protection civile ont tenu, hier, un sit-in devant le siège de la direction de wilaya. Les pompiers, qui s'apprêtent à faire face aux feux de forêts subissent l'épreuve du terrain social marquée, pour eux aussi, par «une direction qui refuse d'ouvrir le dialogue sous prétexte que le secrétaire général de la coordination des agents de la Protection civile a été radié de l'Ugta». Chose que réfute catégoriquement M.Ali Radjradj, qui affirme, documents à l'appui, que «la justice a tranché en faveur du syndicat après les huit plaintes déposées par la direction à Béjaïa et à Alger». L'action d'hier se veut un appel pour «l'ouverture du dialogue, la réintégration du secrétaire général de la coordination et le délégué d'Amizour frappés par une suspension; la levée des sanctions et poursuites judiciaires et l'arrêt de toute forme de pressions». Aujourd'hui, les commerçants de la commune de Béjaïa observeront une grève d'une journée appuyée par un sit-in devant le siège de la wilaya. Il s'agit, pour eux, de protester contre «l'organisation anarchique et répétitives des foires, l'encouragement du commerce informel, la fraude fiscale et la clochardisation du métier de commerce». Les commerçants, toutes catégories confondues, sont appelés à se mobiliser aujourd'hui autour de ce mot d'ordre de grève «Béjaïa, ville morte». Devant ce climat délétère, imprégné par des suspensions tous azimuts de syndicalistes et le refus du dialogue, les syndicalistes se solidarisent comme le fait si bien le Cnapest par rapport à la suspension du secrétaire général du Snapap, M.Sadek Sadou. Dans une déclaration rendue publique, hier, la Fédération MDS de Béjaïa parle de «menace sur le pluralisme syndical», allusion aux mesures coercitives engagées par les administrations de tutelle à l'égard des syndicalistes. Plus loin, le MDS appelle ses militants à participer à soutenir l'action des commerçants.