Pourriez-vous, tout d'abord, nous retracer votre parcours en quelques mots ? De 1966 jusqu'à 1981, j'ai été copilote de rallye, j'ai couru avec beaucoup de pilotes ainsi que bon nombre d'équipes. En 1991, je suis devenu le patron de la compétition chez Peugeot, j'ai fondé Talbot sport rallye où nous avions remporté le championnat des rallyes avec une 205 GTI tubro 16 dans les rallyes-raids. En 1993, je suis devenu le patron de la Scuderia Ferrari, puis administrateur délégué de Ferrari. J'ai quitté la marque en 2009. J'ai été élu président de la FIA en 2009 et je suis maintenant tout juste à mon second mandat ; je suis également l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la sécurité routière. Quelles ont été les orientations du secrétaire général des Nations unies avant votre venue en Algérie ? Le secrétaire général de l'ONU est venu en Algérie il y a trois semaines. Le message à transmettre, c'est qu'il faut réellement arrêter le carnage sur les routes. Dans certains pays, on fait des progrès énormes. Dans les pays dit développés, il y a un effort particulier pour régler les problèmes de la sécurité routière et cela passe par l'éducation, l'amélioration du réseau routier, l'introduction de véhicules plus modernes avec de l'électronique qui est une aide à la conduite, et évidemment une amélioration au niveau des secours en cas d'accident de manière à ce que les blessés soient tout de suite mieux pris en charge. Que pensez-vous du karting comme école et comme structure éducative ? Je trouve que c'est une bonne école qui peut éduquer et qui est plus accessible. On a vu tout à l'heure (jeudi dernier, ndlr) un parcours aménagé avec quelques cônes et obstacles à franchir. On arrive à créer un circuit qui permet aux jeunes de se mettre en conditions de conduite, ce qui les aidera à mieux se conduire lorsqu'ils seront sur les routes. Donc, c'est une discipline qui est absolument fondamentale pour moi. L'enseignement du code de la route doit-il commencer selon vous à l'école primaire ? Oui, je pense que le ministère de l'Education nationale a un rôle important à jouer en mettant en garde et de façon ludique les écoliers contre les dangers de la route. Je rappellerais que, malheureusement, sur les routes et à travers le monde, il y a 500 enfants qui meurent chaque jour et 20 000 autres sont blessés. J'invite l'ensemble des lecteurs à regarder le film Sécurité routière réalisé par Luc Besson sur le site www.skl.fia.com où vous verrez le parcours du combattant que les enfants doivent affronter pour aller d'un côté de la route vers l'autre dans certains pays. Et je sais que la situation n'est pas facile pour les enfants en Algérie. Il est indispensable qu'il y ait une prise de conscience de la part du gouvernement pour justement les accompagner et les prémunir contre les dangers auxquels ils font face. On parle depuis plusieurs années d'un circuit homologué par la FIA en Algérie. Ce circuit est-il envisageable ? La FIA peut-elle aider à accélérer sa construction ? Le rôle de la FIA est de réguler et de légiférer sur le sport automobile à l'échelle mondiale et si l'Algérie est capable de financer la construction d'un circuit, il est évident que la FIA lui apportera toute l'aide nécessaire pour sa réalisation. Selon vous, le sport mécanique est-il bien représenté en Algérie ? Absolument, la FASM est bien structurée, mais on sait également que l'Algérie a eu des moments durs sur le plan économique et la compétition automobile ne peut pas être considérée comme une priorité. Mais le comité directeur de la FASM ainsi que son président ont fait un travail remarquable et la FIA a de tout temps essayé de les accompagner dans la mesure du possible.