Le front social est en effervescence dans la wilaya de Boumerdès où plusieurs syndicats comptent recourir à la grève et autres journées de protestation pour se faire entendre. Ainsi après le débrayage survenu la semaine dernière au niveau de l'UCCR Sonatro de Cap Djenet où les 96 travailleurs de cette unité ont manifesté leur colère contre la décision de la direction de transposer leur contrat de travail en CDD (contrat de travail à durée déterminée). Les travailleurs de cette unité comptent reprendre leur action si la direction maintient ces décisions qualifiées “d'illégales et en non-conformité avec les lois du travail en vigueur”. Les travailleurs de Socotyd des lssers s'apprêtent, quant à eux, à renouer avec la protesta pour demander, cette fois-ci, une valorisation de leurs salaires. Ils ont déjà observé, mardi dernier, devant leur unité des Issers, quelques heures de protestation pour exiger une augmentation de 7 000 DA sur leurs salaires. À Boumerdès, les travailleurs des œuvres sociales universitaires (Onou) menacent de recourir à la grève au cas où leur plate-forme de revendications ne sera pas satisfaite par la direction de cet établissement. La coordination syndicale de l'Onou de Boumerdès qui regroupe en son sein plusieurs sections syndicales, y compris celle de la résidence de Bouira, a fait parvenir aux structures syndicales et autorités de la wilaya un procès-verbal de réunion de structures de base accompagné d'une plate-forme de revendications de 10 points, dans laquelle elle exige notamment “la réintégration des travailleurs vacataires et la régularisation des travailleurs contractuels recrutés avant 2003, la délivrance de fiches de paie aux travailleurs, le respect du partenaire social, I'organisation de réunion de travail en présence du directeur général de l'Onou...” Par ailleurs, les travailleurs de l'IAP Sonatrach de Boumerdès réunis en assemblée générale, mercredi dernier, semblent décidés à user “des moyens légaux que leur confère la loi” pour exiger d'être associés à l'opération de redéploiement des effectifs que l'entreprise Sonatrach compte mettre en œuvre dans les tout prochains jours. La coordination syndicale de l'IAP, qui regroupe des sections syndicales de Boumerdès, d'Arzew et de Skikda, se dit “écartée et marginalisée par la direction générale quant au devenir de leur entreprise et celui des travailleurs”. Selon les syndicalistes, la direction générale de l'IAP refuse toujours de dialoguer avec le partenaire social bien que le syndicat d'entreprise, saisi du dossier, ait déjà demandé à la direction générale de l'IAP de se conformer à la convention d'entreprise et au respect des dispositions relatives à l'exercice du droit syndical. Pour rappel, l'IAP sera érigée en SPA pour devenir SPI (Sonatrach Petroleum institut) et plusieurs de ses travailleurs seront affectés dans d'autres lieux de travail d'où les appréhensions et les inquiétudes du syndicat et des employés, quant aux modalités arrêtées par les responsables pour mener cette opération à laquelle la coordination, aux dires de son secrétaire général M. Gueddouari, n'est pas associée. Autre entreprise à se débattre dans une situation difficile, celle de l'unité Batos de Corso, où les travailleurs du chantier 300 logements AADL, qui enregistrent plus de trois mois sans salaire, comptent exprimer bruyamment leur ras-le-bol sur leur situation sociale et les difficultés traversées par leur entreprise. M. T.