C'est dans l'optique de valoriser le potentiel agricole de la région que le collège Ibn Badis, situé au chef-lieu de la commune d'Ighil Ali, a abrité, du 29 au 31 mars, la Fête de l'agriculture. «Ce rendez-vous se veut une façon de sensibiliser les jeunes agriculteurs et les mettre en contact avec leurs confrères», dira Ahmed Nait Zerad, vice-président de l'APC d'Ighil Ali, organisatrice de cette fête. Première du genre dans la commune, voire dans toute la région d'Ath Abbas, cette édition a connu la participation de 87 exposants, venus des quatre coins du pays. Dès son ouverture au public, un important nombre de visiteurs s'est précipité afin de découvrir ce que les exposants ont mis sur les étals. «Cette Fête de l'agriculture les autorités devaient l'organiser depuis belle lurette vu que l'Arch d'Ath Abass est connu pour sa vocation agropastorale», commente un septuagénaire. Les participants ont investi aussi la cour pour installer leurs stands. On n'y trouve pas seulement des objets artisanaux et des produits du terroir, à l'instar de l'huile d'olive, l'huile de lentisque, des gâteaux traditionnels et des robes kabyles mais aussi un atelier de greffage et autres produits nouvellement exploités. Un agriculteur ayant suivi une formation dans ce domaine explique les différentes techniques et leur efficacité. «Le greffage est une technique qui nécessite d'être pointilleux, car à la moindre fausse manœuvre, le résultat ne sera pas fructueux», précise l'orateur. Un stand a mis en valeur l'exploitation d'un produit abandonné, et ce, malgré son abondance dans la région, la figue de barbarie en l'occurrence. Il s'agit d'en extraire les graines pour les triturer afin d'obtenir une huile dont les bienfaits sont innombrables, notamment dans le domaine de la cosmétique. «Chaque année, des tonnes de ce trésor sont vouées à la déperdition, au lieu de les exploiter», regrette la représentante d'une association, venue de Souk Ahras. En face, c'est la faune qui fait l'objet d'investigation, où Madjid et Djaffar brossent le tableau de l'insémination et l'élevage des lapins. «Nous vivons dans un environnement des plus favorables à la réussite de cette filière ; pourquoi ne pas s'y investir, d'autant plus que ceci ne nécessite pas des moyens onéreux», déclare Madjid, avant que son associé ne révèle que «comparée à celle du poulet, la viande du lapin contient deux fois la quantité de protéine. Aussi, elle est très riche en oméga 3». Un module hydroponique, qui consiste à stimuler les graines d'avoine à germer et à pousser en l'espace d'une semaine seulement, a été exposé. «Avec cet appareil, l'agriculteur aura de quoi nourrir son bétail tout au long de l'année», fait savoir l'exposant. Du côté théorique, des conférences-débats ont été animées durant trois jours. Dans une intervention, le maire d'Ath R'zine a soulevé le manque de pistes agricoles et l'absence de raccordement au réseau électrique des fermes et poulaillers.