Le secteur du logement dans la wilaya de Tizi Ouzou est dans une situation «critique», malgré l'inscription de plusieurs programmes (AADL, rural, LSP…), a déploré le président de l'APW lors de la dernière session consacrée à ce dossier et au débat autour du rapport d'activité 2015 de la wilaya. «La réalisation de ces programmes n'a pas été accompagnée d'une gestion efficace et coordonnée. Les voiries et réseaux divers (VRD) et les structures d'accompagnement ne sont pas prévus», dira Mohamed Klalèche, qui citera le cas du pôle d'excellence où, dit-il, environ 1000 logements en voie d'achèvement et de distribution demeurent non viabilisés, non dotés d'équipements d'accompagnement (éducatifs et sociaux) nécessaires pour répondre aux besoins de pas moins de 50 000 résidants. Concernant le programme AADL, il a relevé un grand retard dans le lancement des chantiers. «Sur les 4700 unités inscrites à l'indicatif de notre wilaya, seules 1200 sont en cours de réalisation à Oued Fali. L'état d'avancement des travaux est de 10%. Les souscripteurs de 2001 et 2002 ont déjà versé les première et deuxième tranches mais à ce jour, ils ne voient pas le bout du tunnel. Il y a de quoi s'inquiéter.» De son côté, la commission urbanisme et habitat de l'APW a relevé que les programmes de logements, tous segments confondus, enclenchés n'arrivent pas à atteindre les objectifs assignés pour répondre à la demande croissante. «Des problèmes divers émaillent les projets de construction, allant des tracasseries administratives aux études incomplètes, à l'instabilité des coûts des matériaux, aux choix inappropriés de terrains à bâtir, à la coordination entre les différents intervenants, aux oppositions et même au sérieux dans le suivi des travaux par les maîtres d'ouvrage.» Selon le rapport, «la commission qui a eu à examiner minutieusement le dossier de ce secteur avec l'ensemble des parties concernées, en plus des sorties effectuées sur le terrain, fait ressortir que les blocages des livraisons de logements finis, à l'exemple des 3838 logements du pôle d'excellence et des 5457 dans les différentes communes, sont dus principalement au déficit en viabilisation primaire et secondaire». L'habitat rural n'est pas à l'abri des problèmes, notamment les coûts élevés d'établissement des documents qui ne sont pas à la portée des citoyens en majorité à revenu réduit, a-t-on souligné. «A ces coûts se greffent aussi la cherté de la main-d'œuvre, quand celle-ci est disponible, et des matériaux de construction, ce qui réduit la modeste aide de 700 000 DA octroyée et comptabilisée comme logement. Il y a lieu de signaler également que certains périmètres villageois sont dépourvus de toutes les commodités (eau, électricité, gaz, assainissement et téléphone).» La commission urbanisme et habitat souligne «les retards insurmontables et les finitions intérieures et extérieures aléatoires et repoussantes, malgré les sommes colossales injectées». Pour que les nouveaux pôles créés ne deviennent pas des cités dortoirs où foisonneront tous les maux sociaux, il est urgent de les doter d'équipements appropriés, écoles, lycées, salles de jeux, stades, salles de soins, espaces verts, recommande la commission qui appelle, par ailleurs, à «revoir à la hausse le montant de l'aide pour l'habitat rural pour encourager ce segment très convoité en Kabylie»