Les élus de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou ont dénoncé à l'unanimité le retard accusé dans la réalisation des projets structurants inscrits à l'indicatif de la wilaya, notamment ceux relatifs au secteur du logement et à l'investissement qui restent à la traîne par rapport aux besoins locaux. Ils ont appelé le premier magistrat de la wilaya à trouver une solution au manque du foncier industriel et de créer un climat d'investissement favorable aux investisseurs au niveau des zones d'activité existantes. Lors de son allocution d'ouverture de la session tenue à l'hémicycle Rabah-Aïssat, le P/APW, Mohamed Klalèche, a dressé un tableau sombre de la dégradation constante du développement local. Une situation qui, d'après lui, est due au retard cumulé dans la réalisation de certains projets dont la cadence des travaux avance lentement. D'autres projets sont en souffrance, alors que d'autres ne sont pas encore lancés. Et de citer le projet du stade de 50 000 places de la wilaya, la pénétrante reliant cette dernière à l'autoroute Est-ouest, le Centre anti-cancer (CAC) de DBK, le téléphérique et la voie ferrée qui ne sont pas encore achevés. Pis encore, enchaîne-t-il, certains sont en état d'avancement médiocre, en l'occurrence le projet portant réalisation des 2000 logements AADL 2001-2002 implantés à Oued Falli. «Nous déplorons la situation dans laquelle se trouvent ces projets», a t-il regretté. Devant une telle situation, le P/APW a appelé les pouvoirs publics à trouver des financements attractifs adéquats pour mener à terme ces projets. L'investissement à la traîne Abordant le sujet relatif à l'environnement de l'investissement, M. Klalèche a affirmé qu'il n'est pas attractif. La délocalisation durant ces deux dernières décennies d'une dizaine d'entreprises confirme l'hostilité de cet environnement. «Le nombre d'entreprises de production implantées au niveau de notre wilaya est nettement inférieur à la moyenne nationale. Cette situation confirme un processus de désindustrialisation». Il s'est montré très ferme devant le fait que la wilaya ne bénéficie d'aucun contrat de partenariat que ce soit avec des entreprises nationales ou étrangères et ce, dans le cadre d'investissement générateur d'emplois. «Pourquoi notre région n'a jamais bénéficié de ce genre de partenariats au même tire que les autres wilayas ?» s'est-il interrogé. A ce sujet, il a demandé au premier magistrat de la wilaya d'agir pour améliorer le climat des investissements en œuvrant activement à débureaucratiser et à faciliter l'acte d'investir. De son côté, le wali, M. Brahim Merad, s'est engagé entièrement à trouver des solutions favorables à ce problème. «Le retard cumulé n'est pas la volonté du gouvernement, bien au contraire. Les politiques publiques du gouvernement visent à améliorer la qualité de vie des citoyens. Nous n'accepterons jamais que notre wilaya soit marginalisée sur le plan du développement local. Il faut avouer qu'on a bénéficié de plusieurs programmes ambitieux par rapport à d'autres régions de l'intérieur du pays», se défend-il. D'après le wali, le retard accusé dans l'achèvement de ces projets est dû au dysfonctionnement de leur attribution. «Je dirai que ces projets sont mal attribués. Mais nous sommes en train d'établir un programme d'action pour remédier à cette situation», s'est-il engagé devant les élus. Des logements sans structures d'accompagnement L'autre point abordé lors de cette session, la situation critique du secteur du logement. M. Klalèche a affirmé qu'en plus du retard accusé dans la réalisation de projets de différentes formules, AADL, habitat rural, LSP, LPA, LPP et LPL, certains logements achevés risqueront d'être des dortoirs, car dépourvus d'équipements sociaux, notamment les viabilisations primaires et secondaire (VRD), les structures d'accompagnement (écoles, structures de santé de proximité, gaz naturel, électricité, eau, assainissement et mêmes voies de communication routières). Le P/APW a affirmé que cette situation est due à l'absence de coordination entre les directions locales. «Il est impératif que les autorités locales travaillent en concertation pour mettre à la disposition des bénéficiaires de ces projets toutes les commodités d'une vie décente», a-t-il conclu.