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«Nous sommes dans le domaine du marché et de la consommation»
Feriel Lalami Fatès. Universitaire*
Publié dans El Watan le 12 - 04 - 2016

Un débat très animé a saisi la France après que des marques anglaises ont commencé à commercialiser des vêtements islamistes pour les femmes. Qu'en avez-vous pensé ?
Dans le modèle français, l'espace public est supposé neutre, c'est-à-dire débarrassé des signes religieux. En même temps, la laïcité permet également la liberté de culte. Ces dernières décennies, on assiste à deux phénomènes concomitants : la multiplication des signes religieux musulmans et les réactions hostiles aux musulmans.
C'est à partir du foulard que la question de la compatibilité de l'islam avec la laïcité s'est posée en 1989. L'appel au boycott des marques qui ont créé une ligne de mode islamique n'est qu'un épisode de plus dans cette histoire. Les arguments s'opposent entre celles et ceux qui considèrent que le foulard est un signe de soumission des femmes, et celles et ceux qui invoquent la liberté de s'habiller. Dans l'affaire de la mode islamique, il faudrait ajouter que nous sommes dans le domaine du marché et de la consommation.
Et les mêmes marques exploiteront le corps des femmes en le dénudant pour mieux vendre. Le corps des femmes n'étant considéré, dans les deux cas, qu'en objet marchandisé.
Y a-t-il vraiment une controverse chez les féministes sur l'affaire de la mode islamique ? Il ne semble pas. L'affaire est très médiatisée, mais actuellement on remarque que les mobilisations portent sur la loi Travail qui précarise les jeunes et les femmes aussi. Ainsi, samedi 9 avril, nombreuses sont les organisations féministes qui ont appelé à la manifestation. Les féministes ont aussi milité pour que la loi anti-prostitution pénalise les clients et c'est une victoire à leur actif.

L'avancée du salafisme et sa progression dans le monde des croyants musulmans telle que certains le prétendent, est-ce une crainte réaliste sur l'emprise intégriste dans la communauté musulmane en France ?
On peut se poser la question de savoir pourquoi cette surmédiatisation qui concerne une minorité ? Certes, l'islam fait peur quand une certaine opinion l'assimile aux terroristes qui ont commis les attentats de janvier et de novembre 2015 en France et de mars 2016 en Belgique. Mais la grande majorité des musulmanes et des musulmans qui vivent en France pratiquent leur religion sans conflictualité avec la République. Cependant, on entend parler seulement de la minorité activiste.
Pourquoi mettre l'accent sur elle ? Il y a de nombreuses initiatives associatives culturelles qui, au contraire, prouvent l'existence d'un islam français citoyen. Elles ne rencontrent pas d'écho.
C'est pourquoi on peut se demander si les enjeux sont ailleurs ? Les jeunes mobilisés depuis quelques jours dans les Nuits debout débattent depuis des semaines d'une autre économie, plus inclusive, d'une pratique politique participative, d'un monde qui offrirait plus de perspectives. Une telle société ne serait plus stigmatisante pour les musulmanes et les musulmans de France dont une partie subit gravement les problèmes de chômage et d'exclusion.
Une notion tend à s'imposer par les femmes islamistes, celle de féminisme islamiste. Cela ne crée-t-il pas un trouble ?
Certaines femmes dans le monde musulman préconisent une réappropriation de la lecture du Coran et des textes sacrés.
Fatima Mernissi a été une pionnière dans cette voie. Elles considèrent que les fouqaha ont dévoyé le sens profond du message religieux au profit de l'ordre patriarcal. Elles se dénomment elles-mêmes féministes islamiques. Si ce courant va dans le sens de l'égalité entre les femmes et les hommes, il ne peut que venir s'ajouter à la demande des femmes pour plus de justice dans les rapports sociaux. Tout ce qui vient renforcer le mouvement des femmes pour plus de capacité d'action et d'émancipation est le bienvenu.
* Feriel Lalami Fatès est docteure en sociologie de l'Université de Poitiers. Parmi ses publications, Les Algériennes contre le code de la famille. La lutte pour l'égalité, Paris, Presses de Sciences Po, 2012


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