Retenue par l'Alesco (Organisation pour l'éducation, la science et la culture de la Ligue arabe), c'est Sfax la tunisienne qui prend le relais de Constantine en tant que capitale de la culture arabe 2016. C'est la deuxième fois qu'une ville tunisienne est élevée à ce rang, après Tunis en 1997. Fin décembre dernier, la conférence inaugurale de lancement a eu lieu dans un grand hôtel de Sfax et les grandes lignes de l'événement ont été avancées, de même que le slogan choisi : «La culture nous unit, Sfax nous rassemble». Lors de cette rencontre, le président du Comité exécutif, Samir Sellami, a exposé la ligne éditoriale de l'événement : «Faire de cet événement un tournant majeur dans la vie sociale et culturelle de la ville ; refonder une politique culturelle plus en harmonie avec l'évolution que connaît le pays depuis la Révolution ; générer une synergie fédératrice et joyeuse dans le monde arabe opérant comme la meilleure des réponses au terrorisme, à l'intolérance et à l'obscurantisme». Le Comité a fait appel à Béchir Souid, spécialiste en conception et gestion de projets culturels, qui dirige en outre un cabinet d'architecture orienté vers les infrastructures culturelles et a travaillé notamment sur la Médiathèque de Casablanca, la Bibliothèque nationale de France et un musée au Qatar. Trois projets essentiels ont été retenus : la mise en valeur de la médina de Sfax (restauration des remparts, valorisation des espaces publics…) en vue de son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco ; réaménagement de la Corniche (Chott el Krekna) en zone de loisirs et transformation de l'église catholique de Sfax en bibliothèque numérique et théâtre de 200 places. Des travaux de réhabilitation concernent aussi le Théâtre municipal, le complexe culturel Jamoussi et des éléments du patrimoine comme l'ancienne école husseinite et le Fondouk El Haddadine. Le budget initial de la manifestation était de dix millions de dinars tunisiens (soit 540 millions de DA) dont 90% étaient réservés aux investissements et 10% aux manifestations, ce qui dénote une approche résolument orientée vers l'avenir. D‘ailleurs, l'essentiel des manifestations prévues se concentrera sur le mois de juillet pour opérer une jonction avec l'affluence touristique. Ce budget vient d'être porté à 25 millions de dinars tunisiens à la grande satisfaction de la société civile locale.