Cette manifestation de grande envergure prendra effet à compter du 12 décembre, correspondant à la célébration de la fête de Yennayer. Le Palais de la culture Moufdi-Zakaria a connu hier, une effervescence des grands jours mais pas autant que celle de Zizou à l'aéroport Houari-Boumedienne. En effet, c'est devant un vaste parterre d'hommes de culture et du cinéma, représentant des institutions culturelles et autres journalistes que la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a déclaré le lancement officiel de «Alger, capitale de la culture arabe» durant l'année 2007. Flanquée de Kamel Bouchama, commissaire dudit événement et l'ambassadeur de Tunisie, représentant du corps diplomatique arabe en Algérie, la ministre de la Culture a insisté sur le cachet arabe de cette manifestation qui redorera le blason de l'Algérie, et fera valoir tout son capital culturel, artistique et humain, après que son image eut été ternie durant les années noires du terrorisme. Les trois conférenciers s'étant relayés au pupitre, insisteront sur le fait que cet événement ne se limitera pas à l'année 2007 mais s'étalera au-delà de cette année. «Cet événement, assurera M.Bouchama, sera une occasion pour affirmer et asseoir notre identité et notre culture arabe et la valoriser aux côtés des autres pays arabes». «Cette manifestation, dira l'ambassadeur tunisien, sera avant tout celle de l'Algérie et prouver la renaissance du savoir et de la culture des pays arabes après avoir accusé un certain retard, en ce sens, ces dernières années». Prenant la parole, Mme Toumi fera remarquer la date symbolique choisie pour animer cette conférence de presse, laquelle coïncide, dira t-elle, avec cette «date fatidique qui nous colle à la peau où femmes, enfants sont sortis crier dans les rues pour revendiquer leur droit à la liberté, à l'indépendance». Revenant enfin au sujet central de cette rencontre, la ministre de la Culture fera un court rappel de la genèse de l'idée d'institution des capitales de la culture. Celle-ci, a-t-elle expliqué, a germé en 1982, lorsque l'Unesco avait approuvé, lors d'une conférence culturelle tenue au Mexique, la mise en place de conventions pour le développement de l'activité culturelle internationale, en associant les métropoles à la promotion de la culture nationale et régionale. L'idée, a-t-elle ajouté, a été cristallisée en 1986 par l'institution des capitales culturelles pour la valorisation du patrimoine civilisationnel et culturel et la consécration du dialogue et de la diversité culturels. Par la suite, et précisément en 1996, l'Alesco a emboîté le pas à l'organisation onusienne en instaurant les capitales arabes de la culture, manifestation abritée jusqu'à ce jour par une dizaine de villes arabes, a abondé Mme Toumi. Elle a, enfin, rappelé que l'Algérie s'est portée candidate pour abriter cette manifestation, lors de la réunion des ministres arabes de la Culture tenue à Riyad en 2000. Aussi, nous fera-t-on remarquer: «Alger, capitale de la culture arabe, qui se prépare depuis 2004, n'a rien à voir avec ´´l'Année de l'Algérie en France´´, du point de vue du programme et de sa déclinaison». Aussi, abordant les grandes lignes de ce menu «riche, énorme et diversifié», Khalida Toumi dira que «ce programme est non définitif et donc est susceptible d'être enrichi davantage. Il est ouvert à toute proposition, dans les limites du budget que l'on possède». Aussi, il nous est révélé la construction, courant 2007, suite à une décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, d'une grande salle de spectacle devant contenir entre 10 et 12.000 places. La priorité des activités culturelles, nous indique-t-on, sera axée sur la capitale Alger sans exempter le reste des villes du pays. Dévoilant le programme annuel, il est rapporté ainsi, que, côté livre, 1000 titres seront publiés dont des rééditions, des livres pour jeunes, et des traductions sans oublier 32 beaux livres (patrimoine, théâtre, cinéma...). Les ouvrages retenus embrassent différents genres, sans oublier des rééditions de grandes figures de la littérature et de la poésie au profit des élèves des collèges et lycées. Le livre sera présent aussi lors de différents salons, rencontres, notamment, des grands auteurs arabes, des colloques et résidences d'écritures, ainsi que lors de caravane arabe du livre, dont des bibliobus, qui sillonneront tout le territoire national, des prix et cafés littéraires... L'art plastique connaîtra plusieurs expositions dont une réservée à Nasredine Dinet, Malek Saleh, des oeuvres d'art dédiées à la Révolution algérienne, aux déférentes générations de l'art algérien, à la peinture moderne, les orientalistes, les Boumehdi, de Abdi, notamment en matière de design, à la création photo...Côté spectacle, c'est une somme de festivals (tous types de musiques confondues), de spectacles musicaux et chorégraphiques et hommages (Hadj M'hamed El Anka, Igerbouchen, Sadek Bedjaoui, El Hachemi Guerrouabi...) seront organisés, nonobstant des concerts issus de diverses résidences de création entre deux pays arabes, sans oublier l'enregistrement de grandes figures du patrimoine lyrique national. Côté théâtre, ce sont 45 pièces du répertoire national et international avec de nouveaux textes, nouvelles réalisations et adaptations (TNA, théâtres régionaux et coopératives théâtrales) qui seront produites durant 2007, «une première depuis l'indépendance!» insistera Khalida Toumi tout comme le nombre de 22 productions cinématographiques et 44 documentaires et courts métrages et 11 téléfilms qui seront réalisés au cours d'une année. Bien sûr, diverses manifestations autour de ces deux activités seront mises en place, dont des cinémas d'été en plein air, des diffusions en milieu estudiantin...S'agissant des expositions, celles-ci, fort nombreuses, toucheront à l'histoire, l'artisanat, l'architecture, le patrimoine (matériel et immatériel) et le bijou algérien et arabe en général... Autre point important de ce programme, ce sont les grands projets culturels du président de la République dont la pose de la première pierre du Centre arabe d'archéologie, le lancement de la superproduction cinématographique consacrée à la vie de l'Emir Abdelkader dont le scénario est signé M.Bessaïeh, le président du Conseil constitutionnel, le lancement de l'étude de la Bibliothèque arabo-latino-américaine, le Musée national d'art moderne et contemporain, le Centre national de recherches en archéologie, le Musée de la miniature, une résidence d'artistes au sein de Dar Abdelatif, l'amphithéâtre Fadhila Dziria (Institut national supérieur de musique) et l'ouverture du complexe artistique Atlas. Enfin, il est à noter que le lancement de «Alger, capitale de la culture arabe» se fera le jour de la célébration de Yennayer, soit le 12 janvier.