La cérémonie d'ouverture officielle de la 48e édition de la fête du tapis de Ghardaïa, célébrée annuellement dans la capitale du M'Zab, a été donnée jeudi par Amar Ghoul, ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, et Mme Aïcha Tagabou, ministre déléguée chargée de l'Artisanat auprès du ministre de l'Aménagement du territoire et du Tourisme, aux côtés de Azzedine Mechri, wali de Ghardaïa et des autorités locales, civiles et militaires, ainsi qu'un grand nombre d'élus des deux Chambres du Parlement. Le coup d'envoi de cette fête a été marqué par un défilé éclectique de 32 chars qui a ainsi ouvert la cérémonie. Chacun d'eux, paré de ses plus beaux atours, symbolisait l'activité dominante de sa commune. Entre deux chars, une troupe folklorique aux costumes chatoyants assurait l'animation aux sons du karkabou et du baroud. Défilé La procession de chars, véritable fresque dévoilant les spécificités de chacune des treize communes composant la wilaya de Ghardaïa, dévoile aux yeux des visiteurs toutes les valeurs ancestrales du terroir. Ornés de tapis des différentes localités de la wilaya de Ghardaïa, riche en symboles et motifs qui retracent généralement le substrat social, culturel et historique de chaque localité de Ghardaïa, elle a longé sur près de deux kilomètres les grandes avenues et boulevards du 5 Juillet puis Didouche Mourad pour venir étaler toutes ses richesses culturelles et artisanales sur le superbe boulevard Emir Abdelkader, où était dressée la tribune officielle, conférant à cette artère un spectacle haut en couleur, cadencé au rythme alternant des salves de baroud et des danses folkloriques de toutes les régions qui ont participé à cette édition. Unique de par ses aspects culturel et artistique, la parade de chars qui a ouvert les festivités est en elle-même une curiosité. A travers chaque char garni de tapis, les participants ont voulu montrer à une foule dense venue fêter, en cette magnifique journée printanière, les riches potentialités des localités de Ghardaïa, de Guerrara (zone steppique) et d'El Ménéa (erg), en passant par celle de Metlili et la station thermale de Zelfana, sans oublier Berriane, formant ainsi une véritable fresque multiculturelle évoquant la richesse d'un patrimoine national jalousement préservé. Le savoir-faire et le génie féminin propres à chaque région, transmis de génération en génération, sont mis en valeur à travers chaque tapis, une véritable œuvre d'art symbolisant l'expression identitaire des tisserandes de Ghardaïa. A travers ce défilé agrémenté de danses folkloriques locales offrant ainsi un spectacle d'une beauté sublime, les organisateurs ont voulu redynamiser la scène culturelle de la région, notamment à travers l'organisation des fêtes locales et, par-là même, relancer les activités touristiques et artisanales. Des activités culturelles variées, une exposition-vente de produits réalisés par les associations et microentreprises de femmes spécialisées, de stagiaires et apprentis des centres de formation professionnelle ont été programmées au Palais des expositions, au quartier Bouhraoua, durant cette fête du tapis qui se poursuivra jusqu'au 18 avril, ce qui permettra aux artisans de la région de présenter et d'écouler leurs produits, très appréciés par les touristes qui ne manqueront certainement pas d'affluer en masse dans la pentapole du M'Zab. Il va sans dire que ces cinq journées qui seront riches du point de vue économique mais aussi et surtout au plan culturel et sportif, au regard de l'alléchant programme concocté par les organisateurs, permettront à la ville de Ghardaïa, véritable musée à ciel ouvert, classée patrimoine universel de l'humanité par l'Unesco, de retrouver son cachet festif d'antan, terni quelque peu par les dramatiques événements passés. Parfaitement réussie sur tous les plans, que ce soit en termes d'affluence du public, qui a répondu massivement présent, qu'en termes de qualité de la production présentée. La palme revient surtout aux services de sécurité qui ont mis le paquet pour assurer une manifestation culturelle sans le moindre pépin. Et c'est réussi. Bravo aux hommes de l'ombre qui ont fait de cette fête une grande réussite. Le public ne s'y est pas trompé, lui qui est venu en masse, avec femmes et enfants. La joie est là, qu'elle continue.