La Direction centrale de la sécurité de l'armée et le nouveau DRS (DSS) ont, à la demande de Ramtane Lamamra, rédigé des rapports sur le projet de réouverture de l'ambassade d'Algérie à Tripoli. L'annonce de cette réouverture a été faite par Abdelkader Messahel, lors de sa visite ce mois-ci dans la capitale libyenne. «J'espère que l'Algérie sera le premier pays à rouvrir son ambassade», avait-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le vice-Premier ministre désigné, Ahmed Meitig. Le ministre algérien des Affaires maghrébines avait également précisé qu'un ambassadeur serait nommé «le plus tôt possible». Le bâtiment de l'ambassade d'Algérie avait été la cible, en janvier 2015, d'un attentat à la bombe. Dans l'attaque, trois personnes avaient été tuées, dont un agent de sécurité. Selon des sources sécuritaires, les rapports s'inquiètent de cette réouverture en soulignant l'incapacité du gouvernement libyen à assurer la sécurité des représentations diplomatiques, ainsi que l'inefficacité de leurs services de renseignements. Si réouverture il y a, elle devra avoir lieu ailleurs qu'à l'ancien emplacement, place El Ghazala. Il est par exemple conseillé de la rapprocher de la base maritime de Tripoli où siège le gouvernement libyen. Autre option : l'installer dans un endroit choisi par le gouvernement libyen, à condition que sa protection soit assurée par des troupes spéciales algériennes et réduire le nombre de fonctionnaires qui, par ailleurs, ne pourront pas s'y rendre en famille. Lamamra et Messahel se sont réunis en avril avec onze employés de l'ambassade de Libye pour discuter de cette réouverture et des difficultés que cela implique.