La pression sécuritaire n'est pas près de retomber sur le quartier, une luxuriante palmeraie densément peuplée où, semble-t-il, se seraient réfugiés, mercredi, les cinq agresseurs du bus reliant la commune de Ghardaïa à celle de Dhaïa Ben Dahoua. Des centaines de policiers quadrillent le périmètre, fouillant et perquisitionnant partout pour débusquer les mis en cause. Les cinq agresseurs, identifiés, se sont attaqués mercredi vers 14h30, à coups de cocktails Molotov et de pierres, à un bus de l'Entreprise publique de transport urbain (ETUG) reliant Ghardaïa à Dhaïa Ben Dahoua, faisant 13 blessés, dont 5 Subsahariens, brûlés à divers degrés. Cette attaque, à laquelle personne ne s'attendait après 9 mois d'accalmie et surtout après la célébration de la Fête du tapis sans le moindre couac, a outré la population et failli faire replonger la région dans l'indicible cycle de violence, n'était la mobilisation des sages et des autorités locales pour s'interposer énergiquement et éviter la confrontation. En effet, des centaines d'habitants de Dhaïa Ben Dahoua, emportés par le sentiment de vengeance, ont essayé de se rendre dans la zone de l'agression pour venger les leurs. Réussissant péniblement à les dissuader, les sages de la région et les autorités locales ont déployé des trésors de sagesse et d'arguments pour arriver à contenir la colère de la foule qui a finalement rebroussé chemin, évitant ainsi à la région au autre drame. A ce propos, Azzedine Mechri, le wali de Ghardaïa, a réitéré jeudi, sur les ondes de la radio locale, «la détermination des autorités à arrêter et présenter devant la justice ces criminels», mais aussi à interdire toute espèce de vendetta. L'onde de choc de cette agression a atteint toutes les couches de la population locale qui, même si elle est consciente que beaucoup reste à faire pour éloigner définitivement le spectre des affrontements, s'est félicitée de l'intervention énergique de l'armée, sur instruction du président de la République, ce qui a ramené le calme et la sérénité dans la région. Il ne faut pas se voiler la face, beaucoup reste encore à faire pour régler définitivement le problème, notamment le retour de tous les commerçants (en majorité des Mozabites) dans leurs propriétés situées sur les grandes artères de la ville et aussi dans leurs maisons saccagées et incendiées lors des affrontements de l'été dernier. Il faut dire que des dizaines de communiqués et lettres de dénonciation de cet acte affluent au siège de la wilaya, émanant d'associations, d'assemblées, de partis et de citoyens des deux communautés, des deux sexes et de toutes les catégories sociales pour dénoncer cet acte. Enfin, il est utile de signaler qu'à part le quartier où s'est déroulée l'attaque, la région vit normalement, avec ses embouteillages et son activité commerciale débordante.