Organisée par l'association Ciné-Club de Mascara, à sa tête Mohamed El Keurti, grand féru de celluloïd, la projection du film Mémoires de scène, à la salle de cinéma Es Saâda, a été qualifiée par de nombreux cinéphiles d'événement à la hauteur des attentes des Mascaréens. Car marquée par la présence de l'enfant de Mascara, le co-scénariste du film, Ahmed Benkamla (auteur et réalisateur), le réalisateur Laloui Rahim et des acteurs Abdellah Aggoune (Azzedine), Mohamed Laouadi et Farida Saboundji. «Le film est porteur d'un message. C'est un document pour l'avenir», précisera Tahar Mohamed, premier animateur du Ciné-Club de Mascara lors du débat sur le film. Una film porteur de messages «Le réalisateur a réussi son pari. Il nous a rafraîchi la mémoire sur une période presque oubliée. Les acteurs, de leur côté, ont leur part de gloire dans cette réussite qui mérite d'être soulignée», commentera Fawzi, un cinéphile qui accompagnait ses deux enfants. En effet, le film allie, selon son réalisateur, le 7e art et le théâtre. Il retrace l'histoire d'un correspondant de presse et metteur en scène, Azzedine, assassiné avec sa femme, Yousra, par des terroristes islamistes inféodés au FIS (le parti dissous Front islamique du salut). Et ce, le jour de la générale de la pièce théâtrale adaptée de Tartuffe de Molière. La raison ou le mobile ? La pièce théâtrale, selon le maire de la ville, d'obédience FIS, «porte atteinte à l'islam». Durant cette période triste qu'a vécue l'Algérie, notons-le, la culture, la musique et autres 3e art (peinture et dessin) étaient qualifiés d'actes blasphématoires, immoraux et impies. Azzedine et ses amis refusent de céder aux menaces des extrémistes. «Ils se serrent les coudes et ignorent la menace qui plane sur eux. Ils ont un seul objectif : arriver à réaliser leur rêve, quel que soit le danger», lit-on dans la présentation du film. La générale de cette pièce théâtrale, fruit de plusieurs mois de préparation et de répétition, n'a pas eu lieu comme annoncé.