Pour sa deuxième session criminelle ordinaire au titre de l'année judiciaire 2015/2016, 24 affaires sont inscrites au rôle du tribunal criminel près la cour de Ghardaïa qui doit siéger du 3 au 19 mai 2016. Pas moins de 58accusés, présumés criminels et délinquants, sont impliqués dans les affaires à juger, dont trois femmes. Les affaires inscrites au rôle de cette session sont essentiellement relatives aux délits de meurtre avec préméditation, viol, attentat à la pudeur, vol qualifié avec violence, homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. D'autres affaires liées aux délits d'association de malfaiteurs, incendie volontaire suivi de vol, faux et usage de faux de documents administratifs, confection et usage de cachets humides officiels d'administrations publiques, confection et usage de faux documents officiels, déclaration de fausse identité et usurpation de fonction ainsi que violences et agressions ayant engendré un handicap permanent font malheureusement partie du lot des crimes et délits inscrits au rôle de cette session. Encore une fois, il y a lieu de relever la diversité des délits et le nombre qui va crescendo des affaires enrôlées, renseignant ainsi, on ne peut mieux, sur l'inquiétante et gravissime ascension de la criminalité sous toutes ses formes, dans une région qui, il n'y a pas si longtemps, était un havre de paix et de sérénité. Sournoisement, la criminalité a tendance à se propager à toutes les couches de la société, et ce, malgré tous les efforts déployés par les services compétents en la matière. Une étude exhaustive et approfondie des causes inhérentes à cette fulgurante propagation de la criminalité, par des structures spécialisées et habilitées en la matière, est primordiale afin de prendre les mesures idoines, rationnelles et surtout draconiennes à l'effet d'inverser la tendance. Nonobstant le fait que Ghardaïa soit devenu le lieu de transit de tous les trafics, avec ce que cela suppose comme immigration clandestine, contrebande, trafic de drogue, de cigarettes et même d'armes, il n'en demeure pas moins que le phénomène de la criminalité au sud du pays a pris, ces dix dernières années, des proportions telles que tous les voyants sont au rouge. La paupérisation de la population et son corollaire, la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat, conjuguée à un taux de chômage des plus élevés du pays, ne sont certainement pas étrangers à cette gangrène criminelle. La situation socioéconomique de larges pans de la population de cette région se dégrade chaque jour un peu plus et ce, sans qu'aucune perspective d'amélioration ne pointe à l'horizon. Les ingrédients étant réunis, les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés avant l'imminente explosion sociale. La sonnette d'alarme est tirée.