Pour sa troisième session criminelle ordinaire pour l'année 2008, cinquante-trois affaires sont inscrites au rôle du tribunal criminel près la cour de Ghardaïa qui doit siéger du 22 novembre au 16 janvier 2009. Pas moins de cent quarante-cinq accusés, présumés criminels et délinquants, sont impliqués dans les affaires à juger. Les affaires inscrites au rôle de cette session sont essentiellement relatives aux délits de meurtre avec préméditation, de viol, d'attentat à la pudeur, de vol qualifié avec violence, d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. D'autres affaires liées aux délits d'association de malfaiteurs, d'incendie volontaire suivi de vol, de faux et usage de faux de documents administratifs, d'évasion fiscale, de confection et usage de cachets humides officiels d'administrations publiques, de confection et usage de faux documents officiels, ainsi que de violence et agression ayant engendré un handicap permanent font aussi, malheureusement, partie du lot des crimes et délits inscrits au rôle de cette session. Il y a, par ailleurs, lieu de souligner que plusieurs affaires ayant trait aux gravissimes évènements qu'a connus la ville de Berriane, en mars et mai passés, sont au menu de cette session. Encore une fois, et malheureusement, il y a lieu de noter que la diversité des délits et le nombre sans cesse crescendo des affaires enrôlées renseignent, on ne peut mieux, de l'inquiétante et gravissime ascension de la criminalité, sous toutes ses formes, qui a tendance à se propager sournoisement à toutes les couches de la société et ce, malgré tous les efforts déployés par les services compétents en la matière. Une étude exhaustive et approfondie des causes inhérentes à cette fulgurante propagation de la criminalité par des structures spécialisées et habilitées en la matière est plus que primordiale et ce, afin de prendre les mesures idoines, rationnelles et, surtout, draconiennes à l'effet d'inverser la tendance. Nonobstant le fait que Ghardaïa soit devenue le lieu de transit obligé de tous les trafics, en ce que cela suppose comme immigration clandestine, contrebande de papiers, de drogue, de cigarettes et même d'armes, il n'en demeure pas moins que le phénomène de la criminalité au sud du pays a pris ces dix dernières années des proportions telles que tous les voyants sont au rouge. La paupérisation de la population et son corollaire la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat conjuguée à un taux de chômage des plus élevés du pays n'est certainement pas étrangère à cette gangrène criminelle. La situation socioéconomique de larges pans de la population de ces régions se dégrade chaque jour un peu plus, sans qu'aucune perspective d'amélioration ne pointe concrètement à l'horizon. La sonnette d'alarme est tirée. Les ingrédients étant réunis, les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés avant l'imminente explosion sociale. L. KACHEMAD