Pour sa première session criminelle ordinaire de l'année 2010, 51 affaires sont inscrites au rôle du tribunal criminel près la cour de Ghardaïa, qui a entamé ses audiences le 30 mars 2010 et qui devrait les poursuivre jusqu'au 30 mai de la même année. Pas moins de 120 accusés, présumés criminels et délinquants, sont impliqués dans les affaires à juger. Les affaires inscrites au rôle de cette session sont essentiellement relatives aux délits de meurtre avec préméditation, de viol, d'attentat à la pudeur, de vol qualifié avec violences, d'homicide volontaire avec préméditation et guet- apens. Une affaire ayant trait à la détention, contrebande et commercialisation d'armes de guerre et de munitions est au menu de cette session. D'autres affaires liées aux délits d'association de malfaiteurs, incendie volontaire suivi de vol, faux et usage de faux de documents administratifs, évasion fiscale, confection et usage de cachets humides officiels d'administrations publiques, confection et usage de faux documents officiels, impression et tentative d'écoulement sur le marché national de faux billets de banque, émigration clandestine ainsi que violences et agressions ayant engendré un handicap permanent, font aussi, partie du lot des crimes et délits inscrits au rôle de cette session. Par ailleurs, plusieurs affaires ayant trait aux gravissimes événements qu'a connus la ville de Berriane, en mars et mai 2008. Encore une fois, et malheureusement, il y a lieu de noter que la diversité des délits et le nombre sans cesse croissant des affaires enrôlées renseignent sur l'inquiétante et grave ascension de la criminalité sous toutes ses formes et qui a tendance à se propager sournoisement à toutes les couches de la société et ce, malgré tous les efforts déployés par les services compétents en la matière. Une étude exhaustive et approfondie des causes inhérentes à cette fulgurante propagation de la criminalité, par des structures spécialisées et habilitées en la matière, est plus que primordiale afin de prendre les mesures idoines, rationnelles et, surtout, draconiennes à l'effet d'inverser la tendance. Nonobstant le fait que Ghardaïa soit devenu le lieu de transit obligé de tous les trafics, en ce que cela suppose comme immigration clandestine, contrebande de papiers, de drogue, de cigarettes et même d'armes, il n'en demeure pas moins que le phénomène de la criminalité au sud du pays a pris, ces dix dernières années, des proportions telles que tous les voyants sont au rouge. La paupérisation de la population et son corollaire la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat conjuguée à un taux de chômage des plus élevés du pays ne sont certainement pas étrangers à cette gangrène criminelle. La situation socioéconomique de larges pans de la population de ces régions se dégrade chaque jour un peu plus sans qu'aucune perspective d'amélioration ne pointe concrètement à l'horizon. La sonnette d'alarme est tirée. Les ingrédients étant réunis, les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés avant l'imminente explosion sociale.