Pour sa deuxième session criminelle ordinaire pour l'année 2012, vingt-huit affaires sont inscrites au rôle du tribunal criminel près la cour de Ghardaïa qui doit siéger du 20 mai au 7 juin 2012. En effet, pas moins de cinquante-huit accusés, présumés criminels et délinquants, sont impliqués dans les affaires à juger. Ces affaires concernent différents délits et crimes commis, et sont essentiellement relatives aux délits de meurtre avec préméditation, de viol, d'attentat à la pudeur, de vol qualifié avec violence, d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. D'autres affaires liées aux délits d'association de malfaiteurs, incendie volontaire suivi de vol, faux et usage de faux de documents administratifs, évasion fiscale, confection et usage de cachets humides officiels d'administration publique, confection et usage de faux documents officiels, déclaration de fausse identité et usurpation de fonction ainsi que violences et agressions ayant engendré un handicap permanent font partie du lot des crimes et délits inscrits au rôle de cette session. La diversité des délits et le nombre sans cesse crescendo des affaires enrôlées renseignent de l'inquiétante et gravissime ascension de la criminalité, sous toutes ses formes. Elle a tendance à se propager sournoisement à toutes les couches de la société, et ce, malgré tous les efforts déployés par les services compétents en la matière. Une étude exhaustive et approfondie des causes inhérentes à cette fulgurante propagation de la criminalité, par des structures spécialisées et habilitées en la matière, est primordiale afin de prendre les mesures idoines, rationnelles et surtout draconiennes à l'effet d'inverser la tendance. Nonobstant le fait que Ghardaïa soit devenu le lieu de transit obligé de tous les trafics, en ce que cela suppose comme immigration clandestine, contrebande de papiers, de drogue, de cigarettes et même d'armes, il n'en demeure pas moins que le phénomène de la criminalité au sud du pays a pris, ces dix dernières années, des proportions telles que tous les voyants sont au rouge. La paupérisation de la population et son corollaire la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat, conjuguée à un taux de chômage des plus élevés du pays, ne sont certainement pas étrangers à cette gangrène criminelle. La situation socioéconomique de larges pans de la population de ces régions se dégrade chaque jour un peu plus, et ce, sans qu'aucune perspective d'amélioration ne pointe concrètement à l'horizon. Les ingrédients étant réunis, les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés avant l'imminente explosion sociale. La sonnette d'alarme est tirée. L. K