L'histoire du militantisme algérien est jalonnée de hauts faits qui sont encore présents dans la mémoire collective, ceux liés aux massacres du 8 Mai 1945 compris. Un peuple sorti, ce jour-là, célébrer le déclin du nazisme, qui, comme le colonialisme, est une doctrine réductrice et ségrégative pour la nature humaine, fut sauvagement réprimé par la soldatesque française, qui tua et mutila des milliers d'innocents, dont le seul tort était le refus de vivre sous le joug des promoteurs de l'expansionnisme européen. Des documents de l'administration coloniale reconnaissaient à la population de Souk Ahras, la veille des émeutes, son caractère subversif et citaient nommément Ahcen Belaboudi, tombé au champ d'honneur en 1956, Mahmoud Benmahdjouba, militant nationaliste, ancien moudjahid et cadre de la nation, Hocine Khalfi, Kadour Athamnia, Mohamed Menasria, El-Kamel Benslama, Mahmoud Kadi, Bougherra Feddaoui… et bien d'autres, tous militants du PPA (Parti du peuple algérien) et/ou Scouts musulmans algériens (SMA) comme le premier noyau suspecté par les services du renseignement français. Dans le document signé par l'adjudant-chef de la brigade de la gendarmerie de Souk-Ahras, nous lisons ceci : «…ci-après les noms des personnes qui doivent, sur ordre du commandement d'Armes de place, se présenter à la gendarmerie, tous les jours à 8 heures et à 18 heures…». Plus loin, ordre est donné aux gendarmes de procéder aux liquidations physiques de ces mêmes personnes au premier geste suspect. Ces mesures n'ont pas réussi à empêcher la furie populaire qui a fait de Kherrata, Sétif et Guelma des villes martyres et servi à encenser davantage le sentiment révolutionnaire chez tout un peuple. A Souk Ahras, faute d'émeutes, le noyau militant soumis à rude épreuve la veille du 8 Mai, a resurgi la veille du 1er Novembre avec en renfort, des contingents de moudjahidine.