Des documents inédits de l'administration française ont été rendus publics à l'occasion de la célébration des événements du 8 Mai 1945 à Souk Ahras par des enfants de chouhada et des militants de la cause algérienne pendant les années 1940. Il s'agit, surtout, de documents attestant des mesures répressives menées officiellement contre les militants du mouvement nationaliste dont certains ont été enrôlés par la suite, dans les rangs de l'ALN ou l'OCFLN et d'autres encore sont inscrits, aujourd'hui, sur la liste des martyrs de la révolution de Novembre. Dans un premier document signé par l'adjudant-chef de la brigade de la gendarmerie de Souk Ahras, nous lisons ceci : « (…) ci-après les noms des personnes qui doivent, sur ordre du commandant d'Armes de place, se présenter à la gendarmerie, tous les jours à 8 h et à 18h ». La liste de ces « personnes accusées de menées anti-nationalistes » par l'administration de l'époque, comptait des militants du PPA, devenus moudjahidine de la première heure. Hacène Bellaboudi, tombé au champ d'honneur en 1956, Mahmoud Benmahdjouba, moudjahid et cadre de la nation en 1962, Hocine Khalfi, militant des scouts musulmans algériens (SMA) et du PPA, Kadour Atamnia, Mohamed Menasria, El Kamel Benslama, Bouguerra Feddaoui, Mahmoud Kadi et bien d'autres subissaient des pressions multiples pour que les émeutes de Guelma, Kherrata et Sétif ne servent pas d'événements inspirateurs pour les autres régions. L'administration n'avait pas tort puisque beaucoup, parmi ceux-là mêmes qui lui faisaient peur, feront partie du noyau révolutionnaire à Souk Ahras.