Ouvert en 1995, ce projet avait été financé par le Fonds saoudien pour le développement en signe de solidarité avec les populations sinistrées, suite au séisme d'octobre 1980. Déjà en 1999, il avait fait l'objet d'une enquête des services de sécurité pour les défauts de réalisation constatés à l'époque. Le constat faisait apparaître notamment l'infiltration des eaux pluviales, un défoncement des surfaces en carrelage, des murs et de poteaux mal faits et bien d'autres anomalies. Les suites de l'enquête demeurent inconnues à ce jour, à croire que le dossier a été définitivement classé et mis dans la case des « pertes et profits ». Des représentants du Fonds en question s'étaient d'ailleurs rendus sur les lieux en 2000 et avaient constaté les mêmes défaillances, comme nous avions eu à le rapporter en temps voulu. Rien n'a changé depuis, puisque l'ouvrage vit la même désolation, comme cela été relevé lors d'une récente réunion du conseil de l'exécutif de la wilaya consacrée à l'Etat et à la gestion de biens waqfs. Il en ressort que les 24 locaux intégrés au CCI sont occupés par des professions libérales, moyennant un « loyer mensuel symbolique qui n'a pas été versé depuis plusieurs mois par certains occupants ». Ce retard engendre des problèmes de gestion du centre culturel dans son ensemble, puisque l'absence de moyens financiers se fait nettement sentir et se répercute assez négativement sur l'entretien, la préservation et le fonctionnement des différentes installations. L'on sait, par exemple, que faute de paiement des redevances, l'électricité a été coupée à plusieurs reprises et il a fallu l'intervention des responsables de la wilaya pour qu'elle soit rétablie, notamment au niveau de la salle de conférences. Celle-ci est d'ailleurs fermée aux activités culturelles et religieuses et n'abrite, quelquefois, que des cérémonies officielles organisées par les administrations et services publics. L'animation artistique semble avoir été bannie des lieux en raison, paraît-il, de leur proximité de la mosquée construite à l'intérieur du site en question. La salle avait pourtant abrité, dès son ouverture, une série d'activités culturelles et artistiques sans que personne ne trouve à redire. Alors, pourquoi un tel revirement depuis quelques mois ? Toujours est-il que les organisateurs de ce genre de manifestations sont obligés de se rabattre sur la salle du musée régional ou sur celle du parc des loisirs située à la sortie sud de Chlef.