Notre pays est en piste pour le décollage économique. La participation étrangère à cette grande étape est différente selon les pays. Si les Chinois se sont investis dans le secteur clé du bâtiment, parmi les pays européens les Espagnols et les Italiens montrent des signes d'intérêt évidents tandis que la France reste toujours frileuse pour des raisons pas nécessairement liées à des considérations économiques. Le dernier pays à s'intéresser à la grande mutation de notre pays est l'Australie qui vient de s'investir dans le secteur minier. A tous ces pays à fort taux de transfert technologique dont la manifestation est relativement récente, les fonds arabes n'ont pas attendu que «toutes les conditions soient réunies» pour prendre la direction de notre pays. Il en est ainsi du Fonds saoudien de développement qui est présent en Algérie depuis 1978 où il a commencé par participer au financement de la construction du port de Jijel. Depuis, il a multiplié ses actions dans divers secteurs d'activité, sous forme de crédits préférentiels quand ce ne sont pas carrément des dons. Globalement, ce sont ainsi 42 milliards de dinars que le fonds saoudien a mis à la disposition de l'Algérie. La plupart de ces fonds ont été consacrés au logement social. Au total ce sont des dizaines de projets à caractère social si l'on compte aussi les établissements scolaires et autres routes et marchés réalisés ou en cours. Les derniers en date concernent deux centres de formation professionnelle à Bab El-Oued d'une capacité de 400 élèves chacun. Une délégation du fonds saoudien vient de séjourner dans notre pays pour le lancement de ces deux projets. Très peu médiatisé, le financement saoudien en Algérie n'en est pas moins conséquent. Il touche les secteurs les plus divers dans toutes les régions du pays. Allant de Maghnia et Oran où 1,7 milliard de DA ont été injectés dans le réseau d'alimentation en eau potable jusqu'à Annaba où est situé l'un des trois hôpitaux construits en Algérie et équipés à hauteur de 2,3 milliards de DA en passant par Relizane pour un projet de céréaliculture s'étendant sur 16.000 ha et le barrage de Beni Haroun où les Saoudiens ont participé à hauteur de 3,3 milliards de DA. «Nos activités en Algérie reflètent l'intérêt que nous portons à ce pays frère à qui nous voulons apporter toute notre aide dans sa voie vers le développement. Nous espérons sincèrement le voir atteindre rapidement ses objectifs. C'est en droite ligne de notre raison d'être» précise M.Fawzi Olian Al-Saoud membre de la délégation du fonds de développement. D'ailleurs, la contribution de cet organisme financier saoudien aura été remarquable pour la reconstruction de Chlef après le séisme pour avoir atteint 7,3 milliards de DA. Au cours de leur séjour, les membres de la délégation saoudienne n'ont pas caché leurs intentions de poursuivre leurs actions sous forme de dons et de crédits pour aider l'Algérie à sortir de la crise. Le tout dernier accord est la ligne de crédit du fonds de développement saoudien d'un montant de 5 millions de dollars ouverte auprès du CPA et destinée aux pme-pmi. Alors que certains pays conditionnent leur participation à l'effort de redécollage économique de l'Algérie, l'Arabie Saoudite s'inscrit avec ceux qui ne ménagent au contraire aucun effort en notre direction. Cela dit, l'Algérie ne manquera pas de se rappeler ses amis lors des moments difficiles qu'elle traverse de ceux qui attendent sans broncher la suite des événements avant de se manifester. La présence du fonds saoudien et ses multiples actions ne passent pas inaperçues en Algérie malgré toutes les apparences.