Les chefs de partis politiques ayant animé récemment des meetings au centre culturel et islamique de Chlef ne savaient pas que le centre était totalement plongé dans le noir depuis une année et qu'il a fallu l'intervention de la wilaya pour le dépanner provisoirement à partir de ses installations électriques intérieures. Une fois la campagne électorale close, le lieu a retrouvé son obscurité habituelle et sa désolation quasiment permanente. Les bureaux administratifs, comme les salles de cours et les autres installations en pâtissent et replongent dans leur profonde léthargie. Le directeur du CCI reconnaît ce grand point noir et ses répercussions négatives sur le fonctionnement du centre. Il affirme, toutefois, que le problème est en voie d'être réglé définitivement avec la mise en place d'un échéancier de paiement des factures antérieures de la Sonelgaz. D'après lui, cette situation trouve son origine dans l'absence de ressources propres à l'établissement, dans la mesure où les recettes des loyers des 23 locaux commerciaux dont il dispose ne lui sont pas versées directement et sont encaissées par la direction des Affaires religieuses pour ses activités internes. En fait, ce problème financier n'est qu'une facette de l'état lamentable dans lequel se trouve le CCI depuis sa mise en service en décembre 1996. Sa construction s'était faite, rappelons-le, sur les fonds dégagés par le fonds saoudien du développement (FSD), dans le cadre de la solidarité de l'Arabie Saoudite avec les sinistrés du séisme d'octobre 1980. Néanmoins, la réalisation de l'ouvrage a laissé apparaître beaucoup de défauts et de malfaçons, comme l'infiltration des eaux pluviales, la déformation du revêtement en carrelages et les fissurations apparues sur les murs et façades de l'immeuble. Certaines structures, comme l'esplanade en plein air destinée aux activités culturelles et d'animation, n'ont jamais été utilisées et commencent à tomber en ruine (photo ci-jointe). La bibliothèque est désespérément vide, alors que les autres locaux respirent la désolation et l'abandon. Pourtant, cette infrastructure n'est située qu'à quelques mètres du siège de la wilaya et peut devenir un haut lieu d'animation et de rayonnement culturel si elle est convenablement sauvegardée et exploitée par les services concernés au profit des nombreux jeunes et étudiants en quête de ces activités.