Lors de sa visite à Béni-Saf, le ministre des Travaux Publics a eu à constater les souffrances que subissent deux projets de son secteur ; à savoir l'évitement de la ville en son côté Sud et les travaux d'aménagement d'une aire de pose d'un hélicoptère au sein du port. Ce projet fait partie de onze autres qui constituent un dispositif mis en place le long du littoral national tant pour des raisons humanitaires (le sauvetage en mer des naufragés) que sécuritaires. L'aire de Béni-Saf prend en charge le littoral témouchentois et tlemcénien. Les travaux entamés fin décembre 2015 pour être livrés fin juin 2016 ne sont qu'à 40% d'avancement. Le retard accusé est imputé à l'épave d'un chalutier qui bloque l'accès du chantier. Depuis 2010, la question des épaves a été posée auprès de la justice. Plusieurs actions engagées ont été infructueuses. «L'occupation du domaine maritime et portuaire est précaire et révocable. Vous pouvez dégager tout ce qui gène et n'est pas réglementaire. Il y a un statut particulier des ports qui vous permet de vous passer même du recours à la justice. Il suffit de solliciter une autorisation de votre ministère. Puisque vous disposez d'un élévateur, je vous réquisitionne officiellement pour que cette semaine même vous déplaciez cette épave», a ordonné le ministre. L'entrepreneur s'est engagé dans ce cas à achever les travaux dans les délais prescrits. Pour ce qui est de l'autre projet, il s'agit de deux tranches de 6 km chacune partant de la RN89 à l'entrée de Béni-Saf, au niveau de Sid Sohbi, contourner Boukourdan et déboucher sur la RN22. Premier accroc alors que les travaux sont lancés, une extension de Boukourdan et Béni-Khaled est projetée sur le tracé arrêté par l'étude. De même, cette dernière a bizarrement projeté le passage de la route par le centre de Ghar El Baroud où la voie est étroite. Du coup, l'étude a été reprise pour être réaménagée, ce qui a entrainé l'arrêt des chantiers. Sur la première tranche, cela s'est traduit par deux années de retard et sur la seconde une année. Coup de colère du ministre qui se demande s'il existe une coordination entre les diverses institutions, celles des Travaux Publics et de l'Urbanisme en particulier: «Et les coûts supplémentaires, qui les prend en charge ? Et le manque à gagner du fait du retard ? Le bureau d'étude engagé travaillait-il en vase clos ? Y a-t-il un planning de travail qui précise l'avancement pour chaque jour ?» Aussitôt le directeur de wilaya des Travaux Publics est instruit pour se présenter au ministère avec le dossier du contournement de la ville, avec les quantités qui restent à réaliser et ce qui doit être entrepris comme travaux journellement.