Une délégation de l'entreprise de fabrication et de commercialisation de produits d'étanchéité (SOFAPE), composée du secrétaire général du syndicat de l'entreprise, du secrétaire chargé de l'organique et du président du comité de participation de l'entreprise, s'est déplacée, hier, à notre rédaction pour dénoncer ce qu'elle qualifie de « graves dérives de gestion » au sein de cette société. Le principal mis en cause dans l'affaire n'est nul autre que l'actuel PDG de l'entreprise. Les différentes correspondances adressées au PDG, soulignent les représentants des travailleurs, sont restées sans suite. Ceci a amené les deux partenaires sociaux de l'entreprise (syndicat et comité de participation) à saisir par la suite la tutelle et le propriétaire de l'entreprise, la SGP/Région Centre, à qui on a adressé un rapport détaillé énumérant les principales dérives constatées. Une saisine qui est restée également lettre morte puisque, affirment nos interlocuteurs, aucune réponse ne leur est parvenue jusqu'à maintenant. Pour bien étayer le bien-fondé de leurs accusations à l'égard de leur premier responsable, les partenaires sociaux de l'entreprise apportent comme preuve le rejet de la situation financière de l'exercice 2005 par le commissaire aux comptes qui, d'après eux, a décelé plusieurs anomalies. L'autre fait dénoncé par les représentants des travailleurs est la marginalisation dont sont victimes les partenaires sociaux concernant le dossier de la privatisation. « Ce n'est qu'à travers les placards publicitaires parus dans les journaux qu'on a appris que notre entreprise est à privatiser », font-ils savoir. Contacté par téléphone pour avoir sa version des faits, le PDG de la SOFAPE nous a affirmé qu'il est tenu par l'obligation de réserve et nous a demandé de contacter sa tutelle pour avoir plus d'informations. Toutefois, il rejette en bloc les accusations portées contre lui par les deux partenaires sociaux de l'entreprise et qu'il accuse, pour sa part, de « travailler pour des intérêts occultes ». Au sujet des correspondances qui lui ont été adressées, il dira qu'il est là « pour travailler et non pas pour répondre aux lettres ». Depuis son arrivée à la tête de la société, le PDG nous fait savoir qu'il a été « victime d'une tentative d'assassinat à deux reprises » sans pour autant accuser personne. Sur la privatisation de l'entreprise, le PDG affirme avoir associé tous les anciens secrétaires généraux de l'entreprise et il dit détenir comme preuve le procès-verbal du 23 janvier 2006. La privatisation, explique-t-il, est le seul moyen pour sauver l'entreprise qui est en train de péricliter en raison du nombre important de concurrents. Un argument que rejettent les représentants des travailleurs qui indiquent que leur entreprise se porte plutôt bien, à tel point que des bénéfices ont été distribués aux travailleurs. Le PDG nous informera plus tard qu'une action en justice est intentée depuis un mois déjà contre ses détracteurs au sein de l'entreprise.