L'unique et seule entreprise en Algérie spécialisée dans les emballages métalliques, EMB-FBF, sise à Gué de Constantine (Kouba) est au bord de l'asphyxie. Et pour cause : le non-recouvrement de ses créances estimées à 280 milliards de centimes. Cette situation qualifiée, pour le moins, d'« inextricable », menace la survie même de cette entreprise publique qui fait vivre pas moins de 1200 travailleurs répartis sur ses cinq unités régionales. Les créances en question sont détenues entièrement sur des conserveurs privés activant dans différentes régions du pays. Le président du comité de participation ainsi que le secrétaire général du syndicat de l'entreprise se sont déplacés hier à notre rédaction pour faire part de leur inquiétude à l'égard de la situation « incertaine » de leur société. Selon eux, les conserveurs mis en cause « utilisent divers artifices économiques » pour ne pas honorer leurs engagements vis-à-vis de l'entreprise malgré « sa bonne volonté d'éviter de ternir davantage les relations envers ses clients à la fois rétifs et récalcitrants ». Le non-recouvrement des créances a provoqué, soulignent-ils, « une dérive lente et la paralysie du processus de production et obéré dangereusement la surface financière de l'entreprise qui demeure dans le creux de la vague et pénalise les efforts qui sont consentis par les travailleurs afin d'accroître et de maintenir intacte la production ». Face à ce qu'ils qualifient de « marasme », les deux représentants des travailleurs invitent les autorités concernées « à s'impliquer pour prendre les mesures nécessaires et appropriées afin d'inciter ces conserveurs à honorer sans détours les créances qui sont dues à la société EMB-FBF ». Aussi, apprend-on auprès de nos interlocuteurs, l'entreprise est en voie de faire l'objet d'un partenariat qui, selon eux, n'apportera rien à l'entreprise en ce sens que « l'EMB-FBF a tous les atouts de son côté pour faire face à la concurrence pourvu qu'elle recouvre ses créances le plus rapidement possible ».