Pendant deux jours, une quarantaine de délégations, dont l'Algérie, se sont retrouvées à Zurich pour préparer la conférence mondiale sur le climat, qui se déroulera du 7 au 17 novembre à Nairobi, au Kenya. Sous la conduite du président de la Confédération helvétique, Moritz Leuenberger, et du ministre de l'Environnement du Kenya, Kivutha Kibwana, les délégations ont tenté de rapprocher leurs positions sur le futur de la politique climatique mondiale. Les 25 ministres de l'Environnement de pays riches et pauvres ont confronté leurs idées sur un sujet qui ne manque pas de tonnerres de divergences. Lors de cette conférence préparatoire, beaucoup d'idées ont été lancées comme des ballons d'essai. Les pays africains ont réclamé une taxe globale sur le CO2 pour aider les pays en développement. Les pays du continent noir ont montré leur irritation de voir les nations industrialisées se concentrer sur la réduction des gaz à effet de serre, alors qu'eux-mêmes, qui en émettent proportionnellement peu, doivent déjà faire face à d'énormes dommages. Ils ont insisté pour que la conférence sur le climat à Nairobi ouvre des discussions sur le futur de la politique climatique, sur l'adaptation aux changements climatiques et sur les priorités de l'Afrique et des pays en développement. L'Afrique du Sud pourrait par exemple perdre jusqu'à 20% de sa production agricole. En cause, les changements climatiques. En Tanzanie, le Kilimanjaro a perdu ses fameuses neiges éternelles. Les catastrophes dues aux changements climatiques provoquent même des flux de « réfugiés de la pollution atmosphérique ». Le problème, c'est aussi le financement de ces mesures de lutte contre le réchauffement. Prévu par le Protocole de Kyoto, un « Fonds pour l'adaptation » devrait devenir opérationnel après la conférence de Nairobi. Ainsi, le réchauffement climatique exige des compromis et l'engagement de tous les pays et de leurs citoyens en fonction de leurs capacités, a relevé le ministre de l'Environnement du Kenya Kivutha Kibwana. L'adaptation aux changements climatiques nécessite une action concrète ainsi que des moyens adéquats et garantis. A Nairobi, entre autres actions, les Etats doivent rendre opérationnel le Fonds pour l'adaptation prévu dans le Protocole de Kyoto. Des progrès ont été faits dans la mise en œuvre des projets de réduction des émissions, financés par les pays industrialisés dans les pays en développement par le biais du mécanisme dit du « développement propre ». Cependant, la distribution de ces projets varie beaucoup entre les régions, avec en particulier un déficit marqué pour l'Afrique. Cette répartition entre les régions doit être discutée à Nairobi. « On est loin d'un consensus sur la politique climatique pour sauver la planète et surtout l'Afrique, mais les positions des uns et des autres ont été librement discutées, ce qui est assez rare dans ce genre de rencontres », affirme un participant du WWF. Mais derrière les débats, il y a toujours cette peur des pays industriels, qui craignent de devoir mettre la main au porte-monnaie. Mais face au désastre, tous les Etats de la planète ont intérêt à lutter contre le réchauffement climatique, car aucun pays n'est à l'abri des nombreux effets du réchauffement climatique : recul des glaciers, montée du niveau des mers ailleurs, tempêtes, inondations et sécheresse. Ces effets risquent de creuser encore plus le fossé entre les riches et les pauvres. S'engager pour la politique climatique, c'est s'engager pour un développement durable de la planète. En organisant cette conférence de préparatoire sur le climat, la Suisse a voulu apporter sa contribution à la réussite de la prochaine conférence de Nairobi, a rappelé le président de la confédération suisse Moritz Leuenberger. En tant que pays alpin, la Suisse est touchée par les effets du réchauffement climatique et ne peut résoudre cette problématique seule. Elle doit participer aux efforts de la communauté internationale. Elle doit aussi réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Pour le Kenya, il faut faire progresser les discutions et arriver, en novembre prochain, lors de la conférence sur le climat, avec des solutions.