L'auteur du crime dit de « St Pierre », qui avait défrayé la chronique locale au mois de mai de l'année dernière, a été jugé, hier, et condamné à 20 ans de prison ferme par le tribunal criminel d'Oran. Les jurés n'ont eu aucune peine à se forger une intime conviction de la culpabilité de l'auteur B. B. Said (26 ans) du fait qu'il a reconnu à l'audience, comme durant toutes les phases des enquêtes préliminaires et devant le juge d'instruction, avoir porté des coups de couteau mortels à sa victime, M.S.Achour. Celui-ci aurait eu, selon son meurtrier, une altercation musclée avec le frère de l'accusé suite à laquelle ce dernier fut gravement poignardé. « La rate et un morceau de l'intestin grêle lui furent prélevés », dira-t-il en ajoutant qu'il n'a jamais songé à se venger, « c'est la victime qui est venu me provoquer pour rééditer son funeste acte avec moi. Le défunt était tristement célèbre dans le quartier St Pierre pour être un type du milieu malfrat, dans ce quartier du centre de la ville », s'exclamera l'accusé en affirmant qu'« en me défendant j'ai dû le toucher mortellement. Mon acte n'était pas prémédité, encore moins précédé d'un guet-apens comme mentionné sur l'acte d'accusation ». Mais ce document mentionne aussi que les coups de poignard portés au défunt ne sont que le résultat d'un stratagème tracé par l'accusé avec l'aide d'un complice nommé B. Ali (21 ans) qui aurait, selon ce même acte, proféré des insultes à la victime pour provoquer une bagarre suite à laquelle B.B.Said profitera de la confusion pour planter son arme blanche dans le corps de la victime. B. Ali fut condamné à son tour à dix ans de réclusion criminelle pour participation à un crime. La défense avait réclamé l'acquittement de B. Ali et le bénéfice des circonstances atténuantes pour l'accusé principal, alors que le représentant du ministère public avait requis les mêmes sentences prononcées par le juge.
