La Société algérienne d'hématologie et de transfusion sanguine déplore le manque de lits d'hospitalisations pour la prise en charge des patients atteints de leucémie lymphoblastique aiguë. Ils sont nombreux à se présenter dans les services d'hématologie, mais sans la possibilité d'être gardés pour recevoir les soins nécessaires notamment la chimiothérapie, les antibiotiques , le sang, les plaquettes, etc. «La leucémie aiguë est un cancer du sang ; il s'agit donc d'une urgence médicale par excellence. Il arrive que des patients de la capitale et de ses environs soient orientés vers les services d'hématologie de Batna et de Sid Bel Abbès pour être soignés par manque de places au niveau du Centre Pierre et Marie Curie et celui de Beni Messous. Il n'y a que ces deux services et celui de l'hôpital militaire de Aïn Naâdja qui assurent la prise en charge et qui sont aujourd'hui dépassés», déplore le président de la société algérienne d'hématologie et chef d'unité au service d'hématologie du CPMC, le Pr Malek Benakli en marge des travaux du 13e Congrès maghrébin d'hématologie qui s'est déroulé du 26 au 28 du mois en cours à Alger et consacré à la leucémie myéloide chronique et aux lymphomes diffus à grandes cellules. Il affirme avoir saisi les autorités sanitaires, à savoir le ministère de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à propos de ce problème crucial qu'il qualifie de «vraie crise», notamment à Alger : «C'est une maladie qui nécessite des protocoles de chimiothérapie lourds, donc des conditions d'hospitalisation particulières (chambres individuelles, asepsie rigoureuse…). Je dois dire qu'à Alger et dans certaines régions, l'insuffisance de lits d'hospitalisation complique les choses.» Il appelle ainsi à la création d'un centre dans la capitale avec un plateau technique performant afin d'assurer une réelle prise en charge de cette maladie, d'autant que nombreux sont les patients qui décèdent faute de soins. La prise en charge des leucémies est aujourd'hui maîtrisée et les compétences sont aussi là, mais le manque de moyens freine considérablement la dynamique de cette activité qui est appelée à connaître une forte progression dans les années à venir. Il est aussi déplorable, selon le Pr Benakli, de voir que les centres d'autogreffe de cellules souches prévus dans les différents Chu tardent à venir. «hormis l'EHU d'Oran et le Centre Pierre et Marie Curie qui travaillent déjà, les autres structures attendent encore. Ce qui réduit considérablement les chances pour que les patients soient greffés», a déclaré le Pr Boudjera Nadia, chef de service d'hématologie au CHU Beni Messous, en affirmant que l'unité au sein de son service est fin prête mais non fonctionnelle en raisont d'un manque de personnel paramédical dédié à cette activité. Les enfants atteints de leucémie subissent également ce dysfonctionnement qui tarde à être réglé. Ils sont généralement admis dans des services pour adultes. Une situation qui n'arrange pas toujours leur prise en charge, estiment les spécialistes, qui appellent à la multiplication du nombre de lits d'hospitalisation et la réalisation de structures destinées aux enfants.
