Finalement, les pays membres de l'OPEP ont trouvé un consensus pour relever le plafond officiel de la production de 1 million de barils par jour (mbj). Ce dernier, qui avait été fixé à 26 mbj depuis le 1er août 2004, sera porté à 27 mbj à compter du 1er novembre. En réalité, le niveau réel de la production est de 28 mbj pour les 10 pays membres (sans l'Irak). Deux points de vue se sont affrontés lors de la 132e conférence ordinaire qui s'est tenue hier à Vienne. Un premier groupe de pays qui considérait qu'il ne fallait pas toucher aux quotas dans la mesure où le marché tenait compte surtout du niveau réel de production. Et un second groupe, dont l'Algérie, qui considérait qu'il fallait officialiser le surplus de production évalué à 2 mbj. Finalement, la poire a été coupée en deux, et une augmentation de 1 mbj a été décidée. Cette mesure a été surtout conçue comme un signal à donner de la volonté de l'OPEP pour calmer les prix qui restent au-dessus des 40 dollars. Ce niveau des prix a inquiété l'OPEP comme elle l'a fait savoir à plusieurs reprises dans la mesure où il peut freiner la croissance économique mondiale et avoir des aspects négatifs sur la demande mondiale dans les années à venir. Plusieurs pays grands consommateurs pensent déjà à des alternatives comme le nucléaire ou le charbon puisque, à partir de 30 dollars, le pétrole n'est pas concurrentiel. L'autre thème qui devait être débattu, à savoir la fourchette des prix, n'a pas fait l'objet de décision. La commission économique de l'OPEP doit encore étudier la question pour faire des propositions avant la fin de l'année. Les ministres ont désigné comme nouveau président en exercice de l'OPEP à partir du 1er janvier 2005, le ministre koweïtien du Pétrole Cheïkh Ahmed Fah Al Sabbah. Il succède au ministre indonésien Purnomo Yusgiantoro. Le gouverneur de l'Algérie auprès de l'OPEP, Hamid Dahmani, a été élu comme président du comité des gouverneurs de l'organisation. L'OPEP a décidé de tenir une nouvelle réunion extraordinaire le 10 décembre prochain au Caire. Selon le ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil, qui a été cité par l'APS, la décision prise par l'OPEP « va contribuer à stabiliser les prix sur le marché pétrolier mondial ». La décision de l'OPEP n'a pas pour autant calmé les prix qui ont réagi à la baisse des stocks américains de brut. Vers 16h GMT, le baril de la mer du Nord était à 42 dollars. A New York, le brut était coté à 44,95 dollars.