Le wali de Constantine, Hocine Ouadah, a déclaré, hier, lors du conseil de wilaya, que les marchés de proximité réalisés et inexploités depuis plus de deux ans, seront récupérés et transférés vers les biens de la wilaya si les communes n'agissent pas dans 8 jours pour les exploiter. Il a affirmé qu'il poursuivra en justice les services des communes et les présidents d'APC pour abandon de ces marchés. Pour rappel, ces infrastructures, dont la réalisation a coûté à l'Etat des milliards de dinars, devaient servir pour éradiquer le commerce informel, mais cet objectif n'a jamais été atteint. Il est désolant de voir qu'à ce jour, une vingtaine de marchés de proximité n'ont pas été occupés par les commerçants bénéficiaires de stand, et aucune mesure rigoureuse n'a été appliquée par l'Etat. Il a fallu attendre les instructions du ministre de l'Intérieur pour que les autorités de la wilaya daignent réagir pour faire bouger les responsables dans les communes de Constantine. Un rapport affligeant sur l'état de dégradation de ces marchés de proximité, à Djebel Ouahch, Bekira, Sarkina, Ziadia, Boumerzoug, Hamma Bouziane, El Khroub et autres, a été présenté par un responsable de la direction du commerce. Plusieurs locaux sont fermés depuis des années, pourtant les citoyens en ont besoin. Ces marchés nécessiteront d'autres travaux de réhabilitation. «Vous avez huit jours pour louer ou exploiter ces locaux, si cela n'est pas fait, ces marchés seront récupérés et transférés vers les biens de wilaya. En plus, je vais vous poursuivre en justice, car l'Etat a perdu des milliards dans la réalisation de ces marchés livrés à la dégradation», a avisé le wali en direction des maires, des chefs de daïra et des services des différentes communes. Dans un autre volet, la crise économique que connaît le pays suite à la chute des prix du pétrole aura aussi des conséquences sur les budgets des communes. Le wali a affirmé que, selon toujours des instructions ministérielles, les communes devront être indépendantes financièrement. Désormais, chaque commune devra prendre en charge les salaires de ses employés, à travers les revenus de son patrimoine (locaux, logements ou autres), et ne plus compter sur l'aide de l'Etat. Hocine Ouadah a instruit les responsables des communes de revoir à hausse les loyers de leurs biens et de revaloriser leur patrimoine, et prévoir même de mener une opération d'assainissement au sein du personnel, soit en d'autres termes passer à la compression des effectifs, c'est-à-dire des licenciements. Un vrai dilemme pour les maires, qui seront confrontés à des situations très difficiles, notamment pour ceux qui sont à la tête des communes pauvres et sans aucune ressource financière.