L'objectif de l'initiative est de susciter une dynamique locale de création d'activités, d'emplois et de richesses, notamment dans l'agriculture, l'artisanat et le tourisme. L'APW de Tizi Ouzou, en partenariat avec une équipe d'enseignants de l'université Mouloud Mammeri, a organisé, lundi dernier, un colloque sur la convention intercommunale pour le développement local. Il s'agit d'un projet intitulé «Ayla Tmurth» (Richesses du pays) regroupant 7 communes, Ath Zikki, Bouzeguène, Idjeur, Ifigha, Illoula Oumalou, Souama et Yakourène. Celles-ci conviennent de mutualiser leurs moyens et leurs ressources dans les domaines de l'agriculture, l'artisanat, le tourisme, l'environnement, la formation professionnelle et la culture. L'objectif assigné à ces chantiers, au-delà de la création d'emplois, est d'initier une véritable dynamique de développement à partir des ressources et des acteurs locaux, a-t-on indiqué. Quels sont les préalables, notamment institutionnels, aptes à assurer la réussite du projet ? Quelles actions économiques, sociales et environnementales à mener ? Ces questions ont été débattues en atelier par des spécialistes du développement local et les acteurs concernés par le projet. Les travaux de la séance plénière, animés par des universitaires, ont porté sur la coopération intercommunale et les acteurs locaux, la promotion des produits agricoles dits du terroir, le financement des investissements productifs, ainsi que les questions de communication et d'information dans le développement local. Dans son allocution d'ouverture, le président de l'APW est revenu sur les raisons ayant motivé la signature de cette convention. «D'abord l'existence de problèmes locaux que l'action publique et privée n'arrive pas à résoudre seule. Le premier d'entre eux est, bien sûr, le chômage. Je pense ensuite aux jeunes adultes, avec ou sans formation. Dans cette catégorie, les choses deviennent préoccupantes et il convient d'agir vite. En troisième lieu, le chômage des femmes, si important et si peu pris en charge». La deuxième raison de l'élaboration de cette convention, selon M. Klalèche, est la sous-valorisation des ressources locales. «L'arboriculture, l'olivier, le figuier, l'amandier, le cerisier ont longtemps nourri la population des montagnes. Aujourd'hui, l'arboriculture peut encore fournir de nombreux emplois et activités si elle était modernisée. De la même manière, la forêt reste quasiment en friche, alors qu'elle est porteuse d'activités et de richesses». L'élevage et l'apiculture sont laissés aussi en état de sous-production, dit-il, non sans vanter par ailleurs les magnifiques paysages d'Ath Zikki, Bouzeguène, Idjeur, Illoula et Yakourène. Mohamed Achir, universitaire, président de la commission économie et finances de l'APW, a relevé dans son intervention que les conventions intercommunales sont considérées dans le code communal comme un vecteur important dans le développement local, or, jusqu'à présent, elles n'ont guère été utilisées à et cet effet. «Les modèles actuels de développement insistent sur le fait qu'il appartient aux acteurs concernés de faire le développement et non à l'Etat ou toute autre institution. Dans le cadre précis du projet ‘‘Ayla Tmurth'', l'APW aura un rôle de concepteur, de facilitateur et d'accompagnateur». Pourquoi s'adresser à l'université pour assurer la mise en œuvre des actions à mener dans le cadre du projet ? «Parce que le développement local a beaucoup évolué ces dernières années. Le temps de l'improvisation et du volontarisme est terminé. Il existe maintenant des modèles de développement local fiables et performants qui ont fait leurs preuves ailleurs, notamment au Maroc et en Tunisie». S'agissant du choix porté sur ces 7 communes, M. Achir a souligné : «D'abord, il s'agit de communes liées géographiquement et situées au pied des massifs forestiers de Yakouren et d'Akfadou, mais les universitaires à l'origine de ces choix se sont appuyés surtout sur un critère important, le dynamisme et la vitalité de la société civile du territoire constitué par les 7 communes, notamment sa dimension féminine et l'importance du tissu associatif». La signature solennelle de la convention s'est effectuée mardi 31 mai au siège de l'APW.