La 19e réunion tripartite, qui s'est tenue hier à Alger, n'a finalement rien dévoilé de bien notable sur le nouveau modèle de croissance économique, vanté pourtant depuis plusieurs mois par le gouvernement. Un modèle désormais entériné par l'UGTA et le patronat à l'issue de la réunion d'hier, mais dont le contenu précis reste encore flou, si ce n'est quelques lignes directrices invoquant notamment une politique de diversification économique et de rationalisation graduelle de la dépense publique. Une cure de rigueur budgétaire et d'austérité en somme, que le gouvernement veut administrer à petites doses en commençant par l'abrogation du dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge. Sinon, comme s'en est si bien félicité hier le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le nouveau modèle de croissance économique est désormais approuvé par l'ensemble des partenaires ayant pris part aux travaux de la tripartite et sera donc soumis prochainement au gouvernement. Sans donner davantage de détails, le chef de l'Exécutif s'est contenté d'avancer un objectif de 9% de recettes d'exportation à atteindre en hors hydrocarbures, tout en assurant que ce nouveau cap découle d'une vision pragmatique sans aucune idéologie. Les transferts sociaux, a-t-il cependant laissé entendre, iront désormais à ceux qui en ont besoin. Au demeurant, le communiqué final qui a sanctionné les travaux de la tripartite souligne clairement que le nouveau modèle de croissance que le gouvernement compte mettre en place vise une transition économique graduelle où la forte dépendance aux hydrocarbures et à la dépense publique sera réduite. Pour faire face au choc pétrolier, c'est-à-dire au tarissement de la rente des hydrocarbures, le nouveau modèle de croissance, précise encore le même communiqué, «intègre un cadrage budgétaire sur le court et moyen termes, réaménagé en fonction des éléments factuels de conjoncture…». L'objectif, est-il indiqué, «étant d'aboutir en bout de cycle à des niveaux soutenables en matière d'équilibre du Trésor et des finances publiques». En définitive, la tripartite valide ainsi un nouveau cap de rigueur budgétaire rendu incontournable par la crise, tout en confortant les choix du gouvernement de s'orienter vers «un nouveau mode de financement de l'économie, conférant une place importante aux ressources du marché, aux épargnes disponibles et aux financements extérieurs préférentiels».