Le DG de la Banque nationale d'Algérie (BNA), Mohamed Seghir Benbouzid, est revenu hier sur l'affaire des détournements de fonds dans la banque qu'il dirige. Dans un entretien qu'il a accordé au journal El Khabar, il a précisé qu'en l'espace de deux mois, soit entre septembre et octobre 2005, deux affaires de détournement, dont l'estimation s'élève à 40 milliards de dinars, ont porté un grand préjudice à la banque. « Des détournements, a t-il expliqué, qui ont porté sur des actes de vol mais nullement sur des crédits que la BNA aurait mal gérés. » Des problèmes dus au métier du banquier, a-t-il estimé, et dont la première affaire a concerné des détournements opérés à partir de la BNA « avec la complicité avérée de certains fonctionnaires de la banque et la dissimulation de documents d'engagements bancaires au niveau de trois agences de la banque. » Des pratiques qui ont eu cours durant les années 2003, 2004 et 2005, selon ses dires. La deuxième affaire a porté sur les retraits de fonds et qui n'ont pas été portés sur les comptes de la banque, à travers des pratiques frauduleuses et la falsification de documents. Au vu de l'importance de ces deux affaires, le DG de la BNA a considéré que cela « aurait pu être un ko si ce n'est la solidité des bases de la BNA, notamment ses réserves financières qui ont permis de faire face aux conséquences de ces affaires, sans injonction ou aide de la part d'un quelconque organisme, notamment le Trésor ». La banque a fait face avec ses propres fonds, a-t-il tenu à préciser. Selon Mohamed Seghir Benbouzid, la BNA qui a connu en 2005 un déficit de 1% des fonds propres, soit près de 2 milliards de dinars, a réussi à renouer avec des résultats positifs puisque, a -il ajouté, « la banque a, depuis le 30 juin 2006, réalisé des résultats positifs de près de 2 milliards de dinars ». Le DG de la BNA a ensuite indiqué que la banque qu'il dirige compte riposter pour éviter ce genre de détournement en s'investissant, sur le plan organisationnel, dans le côté formation, plus de contrôle et la modernisation. Le programme annuel de formation concernera près de 3000 travailleurs et cadres, a-t-il indiqué. A la question de savoir si la banque compte récupérer l'argent détourné, le DG a indiqué que « la banque ne ménagera aucun effort pour se le réapproprier et une grande partie sera récupérée grâce aux garanties obtenues par la banque et même par d'autres mesures que nous mettrons en œuvre même à l'extérieur du pays ». Pour rappel, le ministre des Finances a révélé, avant le DG de la BNA, que ces détournements étaient estimés à 20 milliards de dinars, estimant que « l'affaire de la BNA est la plus grosse affaire depuis trois ans ».