24 personnes sont impliquées dans cette affaire, la majorité étant des cadres de cette banque. Le procès des personnes accusées de détournement de plus de 11 milliards de DA de la Banque de l'agriculture et de développement rural (Badr) agence Birkhadem, a débuté jeudi, au tribunal de Bir Mourad Raïs (section délit). Reportée à trois reprises, notamment à la demande de la défense en vue d'établir un agenda pour rembourser la somme dérobée, l'affaire n'a pas fini de dévoiler tout son contenu. La défense a tenté, encore une fois, d'obtenir le report pour la même raison, mais la demande a été rejetée par le tribunal et le parquet. Les faits remontent à la période allant de 2002 à 2005, lorsque la somme de 12, 560 milliards de DA a été détournée suite à des opérations financières illégales au profit du groupe Degimax, qui compte plusieurs entreprises spécialisées dans les matériaux de construction. Cette opération a été découverte à la suite d'une enquête effectuée par une commission bancaire diligentée par l'administration centrale, agissant après informations faisant état de manoeuvres frauduleuses. 24 personnes sont impliquées dans cette affaire, la majorité des cadres de la Badr, dont son P-DG. 9 d'entre elles sont en détention préventive, 14 sous contrôle judiciaire et 2 en fuite. Il y a lieu de souligner qu'en moins d'une décennie, la grande délinquance économique est devenue un véritable fléau. Les scandales financiers se multiplient. Le détournement de plusieurs milliards de dinars à la Banque nationale d'Algérie (BNA), en passant par la vaste escroquerie montée au sein de la Banque commerciale et industrielle d'Algérie sont des faits avérés. Le directeur général de la Banque nationale d'Algérie (BNA), M.Mohamed Seghir Benbouzid, a révélé un détournement de 40 milliards de dinars au niveau de la banque qu'il dirige, entre septembre et octobre 2005. Il a affirmé que ce détournement «porte sur des actes de vol et n'est nullement lié à des crédits que la BNA a mal gérés». Ces escroqueries n'ont pas laissé le choix aux pouvoirs publics que d'adopter une loi intitulée «Prévention et lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent». Depuis, il ne se passe pratiquement pas un jour sans que l'on apprenne l'arrestation d'un directeur de banque indélicat, d'un receveur des impôts véreux, d'un élu corrompu. Même les hauts fonctionnaires ne sont pas à l'abri. Les chiffres publiés dans la presse, ces derniers mois, font état du traitement de 156 dossiers du genre impliquant plus de 600 personnes dont près de 500 étaient des auteurs de détournements de deniers publics. Près de 220 sont des cadres gestionnaires, parmi eux des directeurs d'agences bancaires. Elles sont également 21 personnes toujours en fuite et activement recherchées par les services de sécurité. En matière de dilapidation de deniers publics, l'année 2005 a été marquée, pareillement, par un nombre important d'affaires traitées par la police. Parmi les 369 personnes interpellées, 132 sont des cadres responsables. Le préjudice causé au Trésor public est de l'ordre de 13 milliards de dinars. Les auteurs des détournements optent souvent pour la fuite à l'étranger, notamment dans les pays qui ne sont pas liés à l'Algérie par des accords d'extradition, comme la Grande-Bretagne.